Après plus de 980 M$ en aide, il promet d’être plus parcimonieux
Le déficit et le manque d’électricité viennent freiner le soutien à la filière batterie
Le gouvernement Legault a consenti tout près de 1 milliard $ en subventions aux entreprises de la filière batterie, mais il faut maintenant ralentir la cadence, a prévenu hier le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon.
« On va commencer, peut-être, à être plus rigoureux sur le support financier de par le fait qu’il y a des contraintes budgétaires et par le fait qu’on a bâti notre notoriété. On est capables d’être moins généreux, entre guillemets », a déclaré Pierre Fitzgibbon en commission parlementaire.
« Nos ambitions, il faut les contrôler tant au niveau de l’argent que des mégawatts. Il faut diversifier l’économie, donc tout mettre dans un secteur, ça serait problématique pour l’avenir du Québec », a ajouté le « super ministre » du gouvernement Legault
Le gouvernement a déroulé le tapis rouge pour attirer le fabricant de batteries Northvolt en Montérégie : il lui a accordé un prêt avantageux de 365 millions $, des subventions de 436 millions $ et un investissement de 567 millions $ qui donnera à Québec une participation d’environ 5 % dans l’entreprise suédoise.
Ce placement de 567 millions $ dans Northvolt « pourrait techniquement rapporter beaucoup d’argent, mais bon, n’allons pas là parce que ce n’est pas le but du ministère de l’Économie de faire des investissements pour faire de l’argent », a avancé M. Fitzgibbon.
« C’EST BEAUCOUP D’ARGENT »
Le ministre a convenu que 436 millions $ en subventions pour Northvolt, « c’est beaucoup d’argent. Mais sur [un investissement total de] 7 milliards $, je pense que c’est raisonnable. »
Au total, pour les différents projets de la filière batterie (Northvolt, GM, Ford, etc.), lesquels représentent des investissements d’environ 16 milliards $, Québec a allongé pas moins de 981 millions $ en subventions, a indiqué le ministre. Il faut ajouter à cette somme les autres aides financières (prêts et prises de participation).
MAIS, LE PRIX À PAYER…
« Je pense qu’on a payé le prix qu’il fallait payer » pour attirer les acteurs internationaux qui étaient en mesure de donner naissance à la filière batterie, a soutenu Pierre Fitzgibbon.
Celui-ci a par ailleurs admis que la décision d’octroyer d’importants blocs d’électricité à de nouvelles usines, dont environ 360 mégawatts à Northvolt, avait contraint le gouvernement à refuser des projets de décarbonation d’installations existantes.
« Ce n’est pas grave si on reporte des projets de décarbonation, ce n’est pas grave du tout », a-t-il lancé, en faisant valoir que le Québec avait encore du temps pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
« CE N’EST PAS GRAVE SI ON REPORTE DES PROJETS DE DÉCARBONATION, CE N’EST PAS GRAVE DU TOUT » – Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie