Pierre Fitzgibbon n’a pas demandé au secteur privé de payer pour la fermeture du Panier bleu
Québec n’a pas cru bon de demander aux autres actionnaires du Panier bleu de payer pour sa fermeture, a admis hier le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie Pierre Fitzgibbon.
En février, le gouvernement a adopté un décret qui débloque 6 millions $ pour couvrir les frais de fermeture du Panier bleu, une plateforme de commerce électronique lancée en 2020.
Or, Québec n’est qu’un des actionnaires du Panier bleu, les autres étant le Fonds de solidarité FTQ, le Mouvement Desjardins et Lightspeed Commerce.
FRAIS DE FERMETURE
En commission parlementaire, hier, M. Fitzgibbon a révélé qu’il n’avait pas demandé aux autres actionnaires de payer leur partie de la facture.
« J’ai pris la décision qu’on fermait le Panier bleu et je trouvais que c’était approprié qu’on [les] paye [les frais de fermeture] », a-t-il déclaré, en notant qu’il avait agi de façon « unilatérale ».
Le ministre a précisé que selon les estimations actuelles, la fermeture de la plateforme coûtera moins que les 6 millions $ projetés.
« On pense que ça va coûter entre 3 et 4 millions $ », a-t-il dit.
« Le Fonds de solidarité FTQ n’a pas été appelé à réinvestir dans l’entreprise », a indiqué un porte-parole de l’institution, Patrick McQuilken.
PLUS DE 20 M$ PERDUS
Depuis 2020, l’État québécois aura investi plus de 20 millions $ dans le Panier bleu. Le Fonds de solidarité FTQ a quant à lui injecté 5 millions de dollars, le Mouvement Desjardins, 4 millions de dollars, et Lightspeed, 1 million de dollars.
Le député libéral Frédéric Beauchemin a estimé que la décision du ministre Pierre Fitzgibbon d’assumer seul la facture témoignait d’un manque de rigueur dans la gestion des fonds publics.
« Est-ce que ce n’est pas un peu ça que vous démontrez ici, avec le Panier bleu : dans le fond, le gouvernement paie la note, le gouvernement essuie pour tout le monde et ce n’est pas la fin du monde ? » a-t-il lancé.
FITZ PARLE SOUVENT À AMAZON
Le ministre de l’Économie a par ailleurs confié, hier, qu’il échangeait régulièrement avec le géant américain Amazon, qui a récemment annoncé une initiative visant à identifier certains produits québécois sur sa plateforme.
« Je leur parle une fois par mois, à Amazon », a affirmé M. Fitzgibbon.