L’amour durable demande du doigté dans l’approche
Je lis avec intérêt les lettres qui paraissent dans votre Courrier ainsi que les articles du Journal quand ça concerne les expériences amoureuses vécues par les hommes vieillissants. Je parle ici de ceux qui ont la soixantaine et plus.
Je trouve salutaire et sensé de leur part de vouloir rompre avec la solitude malgré leur âge. Quoi qu’en pensent les plus jeunes, quel que soit l’âge d’un homme ou d’une femme, les rapprochements humains sont nécessaires et bénéfiques pour leur santé ainsi que pour leur équilibre.
D’après ce que je lis dans votre Courrier par contre, plusieurs hommes se plaignent que la relation qu’ils ont tenté de nouer s’est vite essoufflée, et ils en cherchent la raison. À cet égard, je voudrais leur donner une certaine piste d’analyse. Peut-être ont-ils été trop pressé, trop vite en affaire ?
C’est évident qu’il faut d’abord séduire l’autre pour espérer que la relation passe à la deuxième étape. Cela suppose donc de se montrer galant, agréable de compagnie, intéressant, ouvert d’esprit avec le sens de l’humour, pour sceller une première rencontre et espérer que la mayonnaise prenne comme on dit.
Je leur conseillerais aussi d’être à l’écoute de l’autre et de glisser un ou deux compliments en cours de route, de manière à mettre l’autre le plus à l’aise possible. Le plaisir d’être souvent ensemble ne peut naître qu’à l’enseigne de la tendresse, de la douceur et de l’affection dont vous allez teinter votre comportement envers l’autre.
Et c’est seulement après tout ce préambule que naîtra l’envie d’unir les corps dans des rapports physiques. Certainement pas avant. À ceux qui l’auraient oublié, je signale que l’attente, la patience et l’espoir, sont des ingrédients essentiels pour susciter le désir chez l’autre. Ça fait partie du jeu amoureux. Même rendu à 81 ans, je sais ça.
Avec ma première compagne j’ai connu 45 ans d’une vie amoureuse sans failles avant qu’elle ne quitte cette terre. J’ai ensuite connu un deuxième amour grâce à un site de rencontre, et celle-là est décédée d’un cancer sournois après seulement trois ans et demi d’une vie sans nuages. J’en suis donc rendu à ma troisième compagne, en appliquant toujours ma bonne vieille méthode d’approche. Et ça marche encore. Preuve donc que j’ai la bonne méthode vous ne pensez pas ?
Jean de Sorel
Ce que vous décrivez comme méthode pour susciter la création d’un lien durable avec quelqu’un dont on apprécie la compagnie se pratique à tout âge et a plus de chance d’assurer la réussite, que l’expression insistante d’un désir de rapprochement physique dès la première rencontre.