Exaspéré, il a reçu un traitement au Mexique
Devant l’attente qui ne finit plus pour se faire soigner, un homme de la région de Québec souffrant de COVID longue a décidé de débourser 10 000 $ pour subir un traitement expérimental avec des cellules souches au Mexique.
« J’ai tellement eu des maux de tête intenses que j’allais à l’urgence parce que j’avais l’impression qu’une veine allait m’éclater dans la tête », raconte Alexandre, un prénom fictif, car étant donné la nature de son emploi, il ne peut pas être identifié dans le cadre de ce reportage.
Il a eu son diagnostic de COVID longue en novembre 2023 après avoir consulté un infectiologue à Québec.
Il avait contracté la COVID-19 un an plus tôt et était doublement vacciné.
Sans nouvelles de la clinique du CHUS en Estrie, il « fait ses recherches » et trouve plusieurs cliniques privées au Mexique offrant des injections de cellules souches, notamment pour traiter la COVID longue.
Il s’envole donc pour Cancun avec sa conjointe et débourse 10 000 $ pour l’injection.
RÉTABLI « À 95 % MENTALEMENT »
« J’étais prêt à payer le prix et j’étais prêt à essayer d’autres affaires, explique-t-il. Je n’avais plus ma vie, je ne pouvais plus rien faire. Je suis un gars qui m’entraîne, qui va voir mes amis, qui a du fun [...] Pis là, je ne pouvais plus rien faire. »
Depuis son injection au Mexique, il estime maintenant être rétabli « à 95 % mentalement ».
On l’a toutefois prévenu que le traitement ne pouvait être efficace que pour un an. Alexandre espère maintenant qu’un traitement sera développé d’ici là au Québec.
MISE EN GARDE
Questionné quant à l’usage de cellules souches avec des patients atteints de la COVID longue, le Dr Alain Piché de la clinique spécialisée au CHUS qualifie de « très mince » la base scientifique sur laquelle s’appuie ce traitement.
« Les conséquences peuvent surpasser les bénéfices », met-il en garde en citant notamment des avertissements de la Food and Drug Administration aux États-Unis. L’injection de corps étrangers n’est pas sans risques, ajoute-t-il.
Le Dr Piché dit toutefois « comprendre très bien l’attrait » de ces méthodes « à tout le moins discutables ».
« Manifestement, [les patients] souffrent de symptômes chroniques et ils deviennent alors vulnérables à ce genre de discours », analyse-t-il.