30 mois de prison pour une bagarre mortelle au soccer
L’altercation entre travailleurs étrangers a eu lieu sur une ferme de la Montérégie
Un travailleur étranger embauché dans une ferme maraîchère de la Montérégie écope de 30 mois de prison pour avoir tué un collègue mexicain lors d’une bagarre pendant une partie de soccer l’été dernier.
Marcos Almendra Ramon, 41 ans, a récemment plaidé coupable à une accusation d’homicide involontaire au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield.
Depuis plusieurs années, le travailleur originaire du Mexique passait ses étés à la ferme maraîchère RGR Guinois, qui cultive notamment des laitues et du céleri à Sainte-Clotilde-de-Châteauguay.
Mais lors d’un match de soccer entre collègues en août dernier, une altercation verbale a éclaté entre l’accusé et un autre employé qui travaillait depuis peu pour l’entreprise, Hermillo Parra Octaviano. Les deux avaient consommé de la bière et étaient fortement intoxiqués.
« Ils s’invitent mutuellement à se battre. L’accusé va donner un coup de poing au niveau de la mâchoire et la victime va de ce fait immédiatement tomber au sol », a soutenu la procureure de la Couronne Me Cynthia Perreault.
M. Parra Octaviano, 41 ans, a alors perdu connaissance et du sang s’est mis à sortir de ses oreilles.
Le travailleur étranger mexicain a été transporté en centre hospitalier, où il ne s’est jamais réveillé. Il est décédé en septembre des complications d’un traumatisme craniocérébral contondant.
AVEUX
Lors d’une rencontre avec les policiers peu après la bataille, Marcos Almendra Ramon a avoué « s’être fâché contre la victime et l’avoir frappée avec sa main gauche ».
« L’alcool a joué, c’est un élément important pour l’altération du jugement », a précisé son avocate, Me Marie-Hélène Giroux.
Dans les jours suivant l’incident, le consulat du Mexique avait rencontré les quelque 200 travailleurs étrangers temporaires de la ferme RGR Guinois pour leur rappeler les conséquences auxquelles ils peuvent faire face ainsi que pour aborder des enjeux liés à la consommation d’alcool, avait à l’époque précisé son propriétaire, Normand Guinois.
EXPULSION
Marcos Almendra Ramon, qui avait initialement été accusé de voies de fait graves, est derrière les barreaux depuis août dernier. Il lui reste donc 18 mois de prison à purger en raison de la détention préventive.
« Au-delà de cette peine de détention que vous devez purger, j’espère que vous allez prendre les mesures appropriées pour cheminer positivement », a souligné la juge Marie-Chantal Doucet.
Compte tenu de son statut d’immigration, Marcos Almendra Ramon sera déporté vers le Mexique à la fin de sa peine.