Le Journal de Montreal

Jurés choisis au procès de Trump

Les procédures en marge du procès de l’ex-président américain se poursuiven­t du côté de Manhattan

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NEW YORK | (AFP) Douze jurés ont prêté serment hier au tribunal de New York pour juger l’ex-président des États-Unis Donald Trump lors de son procès pénal, qui entrera dans le vif du sujet dès qu’une poignée de jurés suppléants seront choisis.

« Nous avons notre jury. Choisisson­s nos suppléants », a déclaré hier en fin d’après-midi le juge Juan Merchan, qui préside les débats.

Lorsque les nouveaux jurés ont prêté serment de juger l’affaire de manière « juste et impartiale », Donald Trump ne les a pas quittés des yeux.

Premier ex-président des États-Unis à comparaîtr­e au pénal, l’homme de 77 ans, qui espère revenir à la Maison-Blanche en 2025, est obligé d’assister depuis lundi à cette étape cruciale.

Des dizaines de citoyens, plongés du jour au lendemain dans cette affaire historique et qui voient leur vie scrutée par la défense et l’accusation, en quête de signes de partialité, se sont succédé devant lui.

« Je devrais être dans plein d’endroits en train de faire campagne », a-t-il une nouvelle fois protesté devant les journalist­es après l’audience.

Le candidat républicai­n est jugé dans une affaire de paiements dissimulés pour acheter le silence d’une ancienne star de films pornograph­iques, Stormy Daniels, à quelques jours du scrutin de 2016, qu’il avait remporté face à Hillary Clinton.

UNE JURÉE ABANDONNE

Après une pause mercredi, le procès a repris de manière un peu chaotique hier lorsqu’une jurée déjà sélectionn­ée a jeté l’éponge, par crainte d’être identifiée, alors que le jury est censé rester anonyme pour éviter les pressions.

Un peu plus tard, le juge a renvoyé un autre membre du jury, les procureurs doutant de sa sincérité.

Ces premiers accrocs ont notamment posé la question de la garantie de l’anonymat des jurés tout au long du procès, alors que Donald Trump, qui dénonce une « chasse aux sorcières », s’est lamenté plusieurs fois d’être jugé à New York, bastion démocrate.

Le candidat républicai­n a repris mercredi à son compte, sur le réseau Truth Social, les propos d’un animateur de Fox News, Jesse Watters, assurant sans preuve qu’« ils sont en train de choisir des activistes progressis­tes infiltrés qui mentent au juge pour faire partie du jury ».

Plusieurs dizaines de candidats se sont encore fait récuser jeudi, avouant qu’ils ne pourraient pas juger Donald Trump de manière impartiale.

UN IMPACT SUR L’ÉLECTION

Plus de trois ans après avoir quitté la Maison-Blanche dans le chaos, Trump encourt en théorie une peine de prison. Cela ne l’empêcherai­t pas d’être candidat au scrutin du 5 novembre, mais cela projettera­it la campagne dans l’inconnu.

S’il était déclaré non coupable, ce serait en revanche un succès majeur pour le candidat républicai­n.

D’autant plus qu’il est parvenu à force de recours à différer ses trois autres procès au pénal, deux pour tentatives illicites d’inverser les résultats de l’élection de 2020 et un pour gestion supposémen­t désinvolte de documents classifiés.

Dans l’affaire jugée à New York, Trump est inculpé de falsificat­ions de documents comptables de son entreprise qui auraient eu pour but de cacher, sous couvert de « frais juridiques », le paiement de 130 000 dollars à Stormy Daniels.

En échange, l’ex-star de films XXX avait accepté de taire une relation sexuelle avec le milliardai­re en 2006. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense assure que les paiements relevaient de la sphère privée.

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PHOTO AFP L’ancien président des États-Unis et à nouveau candidat républicai­n Donald Trump feuilletan­t une revue de presse à l’extérieur du palais de justice, hier, à Manhattan.
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