Antonio Guterres déplore un « enfer humanitaire » à Gaza
Des frappes israéliennes ont à nouveau ciblé le petit territoire palestinien hier
AFP | L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes meurtrières hier sur la bande de Gaza dévastée par plus de six mois de guerre, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, déplorant un « enfer humanitaire » dans le territoire palestinien.
Le même jour, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont renforcé leurs sanctions contre l’Iran, qui a lancé le 13 avril une attaque aux drones et missiles contre le territoire israélien après à une frappe meurtrière imputée à Israël contre le consulat iranien à Damas, en Syrie.
Les dirigeants israéliens ont menacé de répondre à cette première attaque directe jamais menée par l’Iran contre son ennemi juré. Le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, a dit que l’Iran ferait « regretter » à Israël toute attaque contre son territoire.
Face aux craintes d’un embrasement régional, les déclarations alarmantes se sont amplifiées alors que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre contre le territoire israélien, ne connaît aucun répit.
Le Moyen-Orient est « au bord du précipice » d’un « conflit régional généralisé », a prévenu M. Guterres devant le Conseil de sécurité. « Nous sommes au bord d’une guerre au Moyen-Orient qui provoquera des ondes de choc dans le reste du monde », a averti le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell.
« C’EST HORRIBLE »
Hier, des frappes israéliennes ont à nouveau ciblé la petite bande de terre assiégée par Israël depuis le 9 octobre et dont la majorité des 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine selon l’ONU.
Ces dernières 24 heures, au moins 71 morts supplémentaires ont été recensés dans la bande de Gaza, portant à 33 970 le bilan des morts depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé du Hamas.
« Nous avons récupéré les restes de 12 personnes », a déclaré Abdeljabbar al-Arja, après avoir fouillé les décombres d’une maison touchée par une frappe à Rafah (sud) où s’entassent 1,5 million de personnes en majorité des déplacés.
« Il y avait des femmes et des enfants, on a trouvé des bras et des pieds. Ils ont tous été mis en pièces. C’est horrible », s’est-il exclamé.
Israël a dit avoir frappé des dizaines de « cibles », dont des « terroristes, des postes d’observation et des structures militaires », dans la bande de Gaza.
En soirée, la branche armée du groupe palestinien Jihad islamique, qui combat au côté du Hamas, a revendiqué des tirs de roquettes en direction de localités du sud d’Israël, près de la bande de Gaza.
« Nous avons la responsabilité ensemble […] d’éloigner la région du précipice », a déclaré Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité.
« En commençant par Gaza » où « six mois et demi d’opérations militaires israéliennes ont créé un enfer humanitaire », a-t-il déploré, décrivant deux millions de Palestiniens endurant « la mort, la destruction, le déni d’aide humanitaire vitale ».