PSPP fait peur
Paul St-Pierre Plamondon a le mérite de la clarté.
Même s’il est premier dans les sondages, PSPP rompt avec l’ambivalence péquiste.
Cette ambivalence, définissons-la par une sorte de gestion de risque qui visait à mettre l’indépendance dans sa poche arrière pour ne pas faire fuir des électeurs.
On l’a nommé de diverses façons dans notre histoire : le « bon gouvernement » de René Lévesque, l’« étapisme » de Claude Morin, les « conditions gagnantes » de Lucien Bouchard, l’« assurance morale de gagner » de Bernard Landry et la « gouvernance souverainiste » de Pauline Marois.
C’est de cela que PSPP s’est officiellement détaché cette semaine.
Bas dans les sondages, c’est facile de tenir à ce principe. Quand le siège de PM te pend au bout du nez, c’est une autre histoire.
Et donc, au lieu de mettre l’indépendance dans sa poche, il décide donc de la porter à sa boutonnière.
ADVERSAIRES DE TOUS
À 15 % dans les sondages, qu’il parle d’indépendance ou non, le chef péquiste demeurait une figure inoffensive. Un gentil gentleman, disait-on, qui ne dérangeait personne.
Désormais en avance, il est aujourd’hui la cible de tous.
Marc Tanguay, chef libéral intérimaire, l’a traité de chef le plus radical du PQ. Éric Duhaime, pareil.
GND estime qu’il verse dans le ressentiment, qu’il porte le discours le plus conservateur des chefs péquistes. Et qu’il s’y prendrait mal pour faire l’indépendance, ce qui est ironique sachant que QS n’est pas capable de convaincre ses propres électeurs de l’option.
Pablo Rodriguez, ministre libéral, seconde GND, tout en allant plus loin. PSPP introduirait des termes de violence dans le débat, selon lui.
Le PM Legault, lui, tente de lui accoler l’étiquette de girouette. Bernard Drainville estime plutôt qu’il est « soupe au lait ». On change de stratégie à la CAQ : on n’attaque plus le PQ, mais directement le chef dorénavant. Même discours, réaction différente. Or, le discours sur l’indépendance de PSPP est le même qu’il tient depuis 2020. Aucune différence, aucune altération.
La différence, c’est qu’aujourd’hui, PSPP fait peur.