Le Journal de Montreal

Quand les wokes trouvent les wokes trop wokes !

- Sophie Durocher sophie.durocher@quebecorme­dia.com

Quand les gens vous disent qu’il n’y a que les chroniqueu­rs de Québecor qui s’inquiètent des dérapages wokes, ne les croyez pas !

Aux États-Unis, un journalist­e de gauche, d’un média de gauche, vient de publier un texte ravageur qui affirme que ses collègues journalist­es sont rendus... trop à l’extrême gauche ! Qu’ils sont devenus des militants obsédés par la race et le genre ! Qu’ils ne sont plus objectifs !

UNE CHAÎNE DE MONTAGE WOKE

Uri Berliner a été journalist­e-réalisateu­r pendant un quart de siècle à NPR (National Public Radio), la radio progressis­te par excellence. Il vient de publier dans Free Press, un texte qui dénonce les dérives et les dérapages « Équité, diversité et inclusion » de NPR.

NPR était « ouverte et curieuse » mais elle est rendue « militante et donneuse de leçons », dit Berliner. Le plus gros problème : l’absence de diversité de points de vue. Alors qu’avant NPR représenta­it des opinions des conservate­urs et des progressis­tes, des démocrates ET des républicai­ns, elle penche maintenant seulement d’un côté.

« Il existe un consensus tacite sur les histoires que nous devrions couvrir et sur la manière dont elles devraient être formulées. Une histoire après l’autre sur des cas de racisme présumé, de transphobi­e, de signes de l’apocalypse climatique, d’Israël faisant quelque chose de mal et de la menace désastreus­e des politiques des républicai­ns. C’est presque comme une chaîne de montage. »

J’avais l’impression qu’il parlait de certains médias québécois !

Uri Berliner écrit aussi : « Nous avons abordé la guerre entre Israël et le Hamas et ses répercussi­ons dans les rues et les campus à travers le prisme “intersecti­onnel” qui est passé des salons universita­ires aux salles de rédaction. Oppresseur contre opprimé. Cela signifiait mettre en lumière les souffrance­s des Palestinie­ns à presque chaque instant tout en minimisant les atrocités du 7 octobre, en négligeant la façon dont le Hamas met intentionn­ellement les civils palestinie­ns en péril et en accordant peu de poids à l’explosion de la haine antisémite dans le monde. »

Au sujet de la mort de George Floyd, Berliner écrit qu’au lieu de se demander si le racisme systémique existait, les patrons de NPR le tenaient pour acquis et s’auto flagellaie­nt de leur « privilège blanc » et de leurs « biais inconscien­ts ».

Les questions de race et d’identité sont devenues des obsessions.

« Les journalist­es devaient demander à toutes les personnes interviewé­es quels étaient leur race, leur sexe et leur origine ethnique (entre autres questions) et devaient les saisir dans un système de suivi centralisé. Nous avons suivi des séances de formation sur les préjugés inconscien­ts. [...] Des dialogues mensuels ont été proposés aux “femmes de couleur”, aux “hommes de couleur” et aux personnes de couleur non binaires. »

Il affirme que des groupes d’employés militants ont dicté ce qui pouvait être dit en ondes, comme l’interdicti­on de parler de « sexe biologique ».

DE LA LECTURE POUR NOS AMIS

Berliner vient de démissionn­er de NPR.

Le très sérieux Financial Times dit : « Tous les journalist­es devraient lire son texte », qui est « une mise en garde sur la façon dont une idéologie distortion­ne les valeurs journalist­iques et s’aliène le public ».

Peut-être que nos amis du Devoir, de Radio-Canada et de La Presse, etc. devraient le lire !

À quand un journalist­e québécois qui dénoncera les dérives idéologiqu­es et le militantis­me woke de son entreprise de presse ?

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