Le Journal de Montreal

La fulgurante ascension du maître du 400 m haies

Le Norvégien Karsten Warholm a battu le record du monde en 2021 à Tokyo

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ULSTEINVIK, Norvège | (AFP) Sa première médaille, il l’a décrochée en jeans, dans une course locale dans sa ville natale. Des années plus tard, une centaine de médailles ornent la chambre de l’athlète norvégien Karsten Warholm.

La vedette du 400 mètres haies a commencé cette discipline sur le tard. Toutefois, Warholm a tout gagné depuis : trois championna­ts du monde, deux championna­ts d’Europe et un titre olympique assorti d’un record mondial à Tokyo en 2021.

L’épopée commence un jour de l’été 2003. Karsten a sept ans. Un copain le convainc de participer à la course que le club d’athlétisme local organise autour de la mairie.

« Il se pointe en jeans, sans aucun vêtement de sport, et il écrase tout le monde. Après ça, il s’est mis à l’athlétisme », se souvient son fidèle camarade, Kristian Mork.

« J’ai moi aussi fait de l’athlétisme pendant des années. Parce que je m’alignais contre Karsten, mon palmarès se résume essentiell­ement à des médailles d’argent », s’amuse-t-il.

Dans la maison familiale à Ulsteinvik, la collection de Karsten, elle, contient beaucoup de médailles d’or qui pendent au-dessus de la porte d’une chambre transformé­e en salle des trophées.

Celle décrochée à Tokyo a été exceptionn­ellement sortie du coffre-fort, tout comme la chaussure qu’il portait ce jour-là et avec laquelle il a pulvérisé son propre record du monde : 45,94 s.

« On essaie toujours de laisser un peu de place au cas où », sourit Kristine Gølin Haddal, mère et agente du champion.

ATHLÉTISME ET SOCCER

Elle-même pratiquait l’athlétisme dans sa jeunesse tandis que le père, Mikal Warholm, était porté par le soccer.

Enfant, Karsten tape donc dans le ballon un jour et fait de l’athlétisme le lendemain. C’est dans ce sport qu’il perce en 2011, à 15 ans à peine, lors de championna­ts nationaux jeunes en salle.

En un week-end, il rafle cinq médailles d’or, soit dans les épreuves du saut en longueur et en hauteur, au 60 m et au 60 m haies, ainsi qu’au 200 m.

C’est sur une piste en plein air de la ville qu’il parcoure tous ces kilomètres d’entraîneme­nt, été comme hiver.

« Il s’entraînait toute l’année, souvent dehors », témoigne son ancien prof de sport au lycée, Svein Ove Fylsvik.

« Pas sûr qu’il trouvait toujours ça très marrant, mais il faisait tout ce qu’on avait convenu, qu’il pleuve ou qu’il vente. »

UNE PISTE À SON NOM

Warholm a d’abord récolté le fruit de ses efforts en 2013, à Donetsk en Ukraine, où il remporte les championna­ts du monde juniors d’octathlon, une discipline sur laquelle il se concentre pendant longtemps.

« Le 400 m, il n’était pas très fan. Trop fatigant, dit Arve Hatløy, son entraîneur de jeunesse. Il a continué d’être polyvalent et de toucher à tout jusqu’à ses 18-19 ans ».

Mais, ajoute-t-il, « il peinait à vraiment exceller dans les épreuves combinées parce qu’il n’était pas très bon au javelot ».

Ce n’est qu’après son déménageme­nt vers Oslo en 2015 que la future vedette se concentre vraiment sur le 400 m haies, sous la supervisio­n de son actuel entraîneur, Leif Olav Alnes. Le reste est entré dans les annales de l’athlétisme.

À Ulsteinvik, la piste qu’il a sillonnée sans doute des milliers de fois doit être rénovée. Après quoi, elle portera le nom de l’enfant chéri du pays.

 ?? PHOTOS D’ARCHIVES, AFP ?? Le Norvégien Karsten Warholm après avoir battu le record du monde lors de la finale du 400 m haies, aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2021. En mortaise, il pose avec ses cinq médailles d’or aux championna­ts nationaux jeunes en salle, en 2011, à 15 ans.
PHOTOS D’ARCHIVES, AFP Le Norvégien Karsten Warholm après avoir battu le record du monde lors de la finale du 400 m haies, aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2021. En mortaise, il pose avec ses cinq médailles d’or aux championna­ts nationaux jeunes en salle, en 2011, à 15 ans.

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