Montréal veut ériger un mini-Boucherville
On espère 20 000 logements à l’ancien hippodrome
Montréal doit encore attirer les promoteurs pour concrétiser son projet de développer une « une ville dans la ville » de 20 000 logements autour et sur les terrains l’ancien hippodrome, à l’abandon depuis une quinzaine d’années.
« C’est l’équivalent de construire une ville comme Boucherville ou Rouyn-Noranda à l’intérieur de la ville de Montréal », a déclaré avec enthousiasme la mairesse de Montréal, Valérie Plante, hier midi.
Elle présentait la vision de la Ville pour le quartier Namur-Hippodrome, en présence de la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, et le ministre fédéral du logement, Sean Fraser.
Développer environ 20 000 logements, dont la moitié sur les terrains de l’ancien hippodrome Blue Bonnets, acquis sous l’administration de Denis Coderre, en 2017.
Le plan prévoit un tramway dans l’axe de la rue Jean-Talon Ouest, qui assurera une connexion à la station de métro Namur, de même que de nombreux espaces verts.
L’an dernier, l’organisme Espace La Traversée a remporté un appel d’offres pour construire jusqu’à 250 logements abordables sur l’ancien site hippique, abandonné depuis la dernière course en 2008.
L’administration Plante avait toutefois vu le projet de développement de logements abordables boudé par les promoteurs privés.
Son objectif est maintenant que les 10 000 logements directement sur le site restent « à l’abri de la spéculation ».
Elle entend profiter de ces terrains publics pour baisser le coût des investissements d’éventuels promoteurs. Cela permettra d’exiger que les logements restent abordables, a expliqué en entrevue avec Le Journal l’élu responsable de l’urbanisme à la Ville, Robert Beaudry.
PAS D’INFRASTRUCTURE
Mais pour l’instant, les promoteurs ne se bousculent pas plus au portillon.
« Il est impossible d’attirer un promoteur privé quand il n’y a pas d’infrastructure. C’est la première étape », a affirmé Clément Demers, membre du groupe de travail mis sur pied l’an dernier pour développer le secteur.
Le gouvernement fédéral, Québec ainsi que la Ville de Montréal investiront d’ailleurs un total de 6 M$ pour la poursuite des travaux du groupe.
Julien Hénault-Ratelle, porte-parole de l’opposition en matière d’habitation à l’hôtel de ville, craint un développement à deux vitesses.
« Dans le cas du secteur autour de la station Namur, on a déjà le transport à proximité des infrastructures, ce qui n’est absolument pas le cas dans la partie ouest, près de l’ancien hippodrome », a-t-il souligné.