Le Journal de Montreal

Un pédo récidivist­e encore condamné

Il avait inventé une histoire de toute pièce, disant avoir touché les parties génitales d’un garçon de trois ans

- VALÉRIE GONTHIER

Un pédophile récidivist­e qui utilisait son autisme pour manipuler des mères afin d’obtenir des photos d’enfants nus a une fois de plus été pincé avec de la pornograph­ie juvénile, en se faisant coincer cette fois-ci en raison d’un scénario tordu inventé de toute pièce.

Phylip St-Jacques a été arrêté l’an dernier en possession de plusieurs images d’enfants nus. Il lui était pourtant interdit d’avoir accès à internet, en conformité avec ses conditions dans un ancien dossier de pornograph­ie juvénile.

L’homme maintenant âgé de 31 ans a été pincé par les policiers en raison d’une histoire fictive troublante, dans laquelle il prétend avoir touché le pénis d’un enfant, a-t-on appris récemment lors de son plaidoyer de culpabilit­é au palais de justice de Joliette.

Au moment des faits, il s’était lié d’amitié avec une jeune femme à l’établissem­ent scolaire qu’il fréquentai­t à Rawdon.

Il avait alors partagé avec elle son supposé stress à l’idée de devoir garder un garçon de trois ans tout un week-end. Elle lui avait alors proposé de l’aide au besoin.

Pendant près d’une semaine, il lui a écrit à plusieurs reprises, mentionnan­t souvent que le petit se plaignait de douleurs au pénis.

HISTOIRE INVENTÉE

Il lui avait aussi envoyé un dessin étrange qu’il disait être fait par l’enfant, représenta­nt un pingouin qui fait une fellation.

Plus inquiétant encore, St-Jacques lui a ensuite dit qu’il avait réussi à dilater le pénis du petit en donnant des coups.

Troublée, la jeune femme a cru bon chercher le nom de l’homme dans un moteur de recherches, et c’est ainsi qu’elle est tombée sur de nombreux articles détaillant son passé de pédophile.

Croyant qu’un enfant était pris entre ses griffes, elle a appelé la police.

Finalement, il s’avère que l’histoire de la garde d’un gamin était inventée de toute pièce.

Les photos du petit qui lui avaient été envoyées avaient été subtilisée­s sur Instagram et recadrées afin de donner l’impression qu’il les avait prises lui-même.

Mais au fil de l’enquête, les limiers ont aussi découvert plusieurs fichiers de pornograph­ie juvénile de tout genre dans des appareils électroniq­ues retrouvés chez lui.

DES MÈRES MANIPULÉES

Ce n’est pas la première fois que St-Jacques redouble d’imaginatio­n pour arriver à ses fins. Il y a plus de 10 ans, il avait fait les manchettes pour avoir utilisé un subterfuge inusité afin d’amasser des images d’enfants nus.

Il avait à l’époque gagné la confiance d’une dizaine de mamans de jeunes autistes. Celui qui venait d’obtenir un diagnostic du trouble du spectre de l’autisme avait feint d’avoir des problèmes d’hygiène.

Des parents avaient accepté de filmer la séance du bain de leur petit ou même de lui permettre d’y assister. Lui en avait profité pour prendre des photos à leur insu ou pour copier les vidéos.

Des mères avaient sonné l’alarme après s’être rendu compte qu’il avait répété le même modus operandi avec d’autres. Il avait par la suite récidivé, dont une fois à peine trois mois après sa sortie de prison.

La procureure de la Couronne, Me Lydia Henry-Pelletier, a fait savoir que l’accusé risque une longue peine de détention. Il est d’ailleurs maintenu derrière les barreaux depuis son arrestatio­n.

St-Jacques est représenté par Me Sandrine Bourgon.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Phylip St-Jacques, lors d’une comparutio­n au palais de justice de Montréal en décembre 2014.
PHOTO D’ARCHIVES Phylip St-Jacques, lors d’une comparutio­n au palais de justice de Montréal en décembre 2014.

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