Le Journal de Montreal

Peu de données disponible­s en raison du manque de recherches

Des campagnes de sensibilis­ation devraient être mises en branle, selon un expert

- CHARLES MATHIEU Bureau d’enquête MATHIEU-ROBERT SAUVÉ Le Journal de Montréal

Peu de données sont disponible­s sur les accidents de la route causés par de grands animaux, car peu de recherches sont réalisées.

« On sait qu’environ une collision sur six est causée par la grande faune au Québec. Pourtant, on sait peu de choses sur ce phénomène », note Martin Lavallière, chercheur membre du Réseau de recherche sur la sécurité routière du Québec.

Le professeur de kinésiolog­ie à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) déplore le peu de recherches sur cet enjeu de sécurité publique dans un pays de grands espaces verts.

À son avis, les panneaux indicateur­s pour passage de cervidés ou autres animaux sauvages sont des moyens insuffisan­ts pour s’attaquer au problème.

« On mène régulièrem­ent des campagnes nationales de sensibilis­ation pour boucler sa ceinture et contrer l’alcool au volant, mais rarement pour diminuer les collisions avec la faune », soutient-il.

De façon générale, l’expert souligne que la vitesse excessive réduit le temps de réaction lorsqu’on est au volant d’un véhicule moteur et qu’un événement se produit.

La limite de vitesse devrait par conséquent être abaissée là où les risques de collisions avec la grande faune sont majeurs.

200 M$ PAR AN

Des travaux menés dans l’Ouest canadien par le Traffic Injury Research Foundation (TIRF) évaluent que le problème de collisions routières avec la grande faune engendre des dépenses d’au moins 200 M$ annuelleme­nt gouverneme­nt canadien, assumées en grande partie par les contribuab­les.

Leurs calculs incluent notamment les coûts en lien avec des soins de santé fournis à cause des accidents, des frais d’assurances et le déploiemen­t des premiers secours sur les scènes de collisions.

DIFFICILE DE SAVOIR

Cet organisme à but non lucratif mène depuis 20 ans des études sur divers aspects de cette question.

Paradoxale­ment, le TIRF est financé par Desjardins, mais le mouvement coopératif québécois n’a aucune donnée sur ce thème, reconnaît la porte-parole Véronique Breton.

Combien de réclamatio­ns annuelles ? Quels montants ? En hausse ? En baisse ?

« Nous n’avons pas ces données qui sont regroupées sous le thème des collisions en général », écrit-elle.

Joints par Le Journal, ni le Bureau d’assurance du Canada ni la Chambre de l’assurance de dommages du Québec n’avaient plus d’informatio­n.

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PHOTO D’ARCHIVES Cet accident remontant au 26 mai 2015 sur la route 291 près de Saint-Épiphane, dans la région du Bas-Saint-Laurent, n’est pas inclus dans notre recension, signe que cet enjeu de sécurité publique persiste depuis longtemps.
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