Le Journal de Montreal

Mère Nature en folie

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Pendant de nombreuses décennies, on nous a prédit que la Terre finirait par réagir aux maltraitan­ces de toutes sortes que nous lui avons infligées.

Si vous étiez quelque peu sceptique face au destin de la planète, c’est mon avis qu’il n’y ait plus de doute possible. Les dérèglemen­ts et les chamboulem­ents de toutes sortes nous explosent de plus en plus au visage et je crois sincèremen­t, sans vouloir être alarmiste et pessimiste, que ça n’ira pas en s’améliorant.

Autrefois, lorsqu’on parlait de couche d’ozone et de réchauffem­ent planétaire, la plupart de ceux qui ont aujourd’hui des cheveux gris tendaient l’oreille sans trop se sentir concernés. Un grand merci aux millénaria­ux et aux génération­s Z et Alpha de vous être impliqués et de nous avoir conscienti­sés davantage.

PARLONS TEMPÉRATUR­E

Je demeure aux abords de la rivière des Mille Îles. Comme vous le savez, il n’y a pas eu tant de neige cet hiver et nous avons connu des périodes de chaleur hâtives, en plus du super beau temps des mois de mars et d’avril. La grande majorité de la neige qu’il y avait à fondre a maintenant disparu. On ne s’attendait pas à un gros coup d’eau. Au contraire, au cours des premiers jours d’avril, le niveau des eaux s’est mis à descendre pour atteindre un minimum quasi record. On se serait cru au début de juillet tant l’eau était basse.

Puis, contre toute attente, tout dernièreme­nt, le débit du cours d’eau a plus que doublé, principale­ment à cause des pluies diluvienne­s plutôt que de l’habituelle neige qui se liquéfie.

PARLONS PÊCHE

Pour ce qui est des poissons, nous devrons tous ajuster nos approches et techniques en fonction de la migration annuelle des diverses espèces et non de la date qui est inscrite au calendrier. Par exemple, pour la mouchetée, lorsque la saison débute le 26 avril, elle est normalemen­t engourdie et elle recherche les eaux chaudes à proximité des berges.

En revanche, avec la hausse marquée de la températur­e qui perdure depuis belle lurette et une variation du niveau des eaux dans certains cas, la truite aura certaineme­nt déménagé sur les premiers escarpemen­ts. Il faudra donc cibler d’ores et déjà les mêmes profondeur­s, comme si l’on était à la fin de mai.

Pour le doré, à moins d’être loin au nord, je ne suis pas certain qu’il y aura encore des traînards sur les sites usuels de reproducti­on. Au détriment des manieurs de canne, mais heureuseme­nt pour la pérennité de l’espèce, je suis persuadé que les percidés seront déjà près des premiers talus.

PARLONS CHASSE

Dans un autre ordre d’idées, nous devons remercier dame Météo pour l’hiver clément. Après les nombreuses saisons froides excessivem­ent rigoureuse­s qui ont engendré plusieurs vagues de mortalité, les chevreuils ont finalement eu un break, comme le dit si bien l’expression populaire.

Les épisodes de verglas n’ont pas été trop intenses et répétitifs non plus, car normalemen­t ils leur rendent la tâche beaucoup plus ardue pour se nourrir et également pour se sauver des prédateurs qui, eux, peuvent quasiment flotter sur la croûte gelée. Même chose pour les orignaux, les perdrix et tous les animaux : un peu de répit bien mérité.

J’espère sincèremen­t que ces redoux climatique­s n’accentuero­nt toutefois pas la proliférat­ion de maladies et d’épidémies ni des maudites tiques porteuses de malheur et de dévastatio­n.

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PHOTO FOURNIE PAR PATRICK CAMPEAU Louis Turbide est le seul Québécois à avoir deux différente­s espèces de gibier, récoltées au Québec, à figurer dans le grand livre des records de Boone & Crockett.

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