La langue de Molière en déclin à Vaudreuil-Dorion
L’anglais prend du galon dans les écoles de Vaudreuil-Dorion, mais aussi dans la population en général. La proportion d’habitants de cette municipalité qui ne parlent que l’anglais est en hausse, alors que celle d’habitants qui ne parlent que le français est en baisse, selon les derniers chiffres de Statistique Canada.
Cette réalité se reflète au quotidien dans les commerces et les restaurants, où l’anglais est couramment parlé.
Il est aussi parfois difficile de se faire servir en français dans certains restaurants, a constaté Le Journal lors de son passage de la semaine dernière.
D’ailleurs, une chaîne de restaurant a pris la peine d’indiquer, sur une affiche placée dans la porte d’entrée, qu’il est possible de se faire servir en français dans ce commerce.
UN ENJEU BIEN RÉEL
Le maire, Guy Pilon, reconnaît que l’anglicisation de la municipalité est un enjeu qui s’est accentué au fil des ans avec l’accroissement de sa population, qui a doublé depuis vingt ans.
Il affirme toutefois qu’il faut éviter les raccourcis liés à l’immigration, puisque plusieurs nouveaux arrivants font de réels efforts et parlent le français, ce qui n’est pas toujours le cas dans la communauté anglophone.
UNE EXTENSION DU WEST ISLAND
« Vaudreuil-Dorion, depuis des années, c’est une extension du West Island, ç’a débordé l’autre bord du pont », affirme-t-il.
« De ce que je vois, ce sont des anglophones du Québec qui n’ont jamais eu à parler français. Je comprends que les gens peuvent parler anglais, mais ce que je n’accepte pas, c’est quand je vois des jeunes qui sont incapables de parler français un minimum », ajoute-t-il.
« Il y a deux endroits où je ne vais plus parce qu’on n’est pas capable de se faire servir en français. C’est aussi à nous, comme client, de dire “OK, je n’y vais plus”. »