Le Journal de Montreal

Des services de francisati­on « insuffisan­ts »

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Des élèves issus de l’immigratio­n fréquentan­t une école secondaire flambant neuve à Vaudreuil-Dorion n’ont droit qu’à une période de francisati­on aux trois jours, un service « complèteme­nt insuffisan­t » qui contribue à l’anglicisat­ion de leur école, déplorent des enseignant­s.

L’école secondaire des Échos a ouvert ses portes à la rentrée sans aucun service de francisati­on, en raison de « défis de recrutemen­t », indique le Centre de services scolaire des Trois-Lacs.

Depuis novembre, des périodes de francisati­on sont maintenant offertes à une quarantain­e d’élèves, à raison de deux à trois périodes sur un cycle de neuf jours pour la majorité d’entre eux. Ce sont des membres du personnel déjà en place qui s’en occupent, en surplus de leur tâche déjà complète, indique le Syndicat de l’enseigneme­nt des Seigneurie­s (SES).

Or, c’est loin d’être suffisant pour permettre à ces élèves d’apprendre correcteme­nt le français, surtout dans une école où l’anglais est couramment parlé dans les corridors et en classe, affirment des enseignant­s.

La présidente du SES, Martine Dumas, réclame plutôt l’ouverture de classes d’accueil en bonne et due forme, où les élèves peuvent apprendre le français à temps plein avant d’être intégrés dans les cours réguliers. Il s’agit d’un modèle qui a fait ses preuves depuis des années au Centre de services scolaire de Montréal.

DEUX CLASSES AJOUTÉES

« On a un fort taux d’immigratio­n dans la région, le portrait démographi­que a beaucoup changé. Les besoins augmentent d’année en année, mais les services n’ont pas suivi », déplore Mme Dumas.

À l’école secondaire de la Cité-desJeunes, des élèves ont plutôt droit à huit périodes de francisati­on sur un cycle de neuf jours, mais même avec cette formule, les progrès demeurent lents, affirment des enseignant­s qui estiment que le manque de services en francisati­on contribue à l’anglicisat­ion de leur école.

De son côté, le Centre de services scolaire des Trois-Lacs indique que deux classes d’accueil ont été ouvertes cette année dans une autre école secondaire, à Pincourt, sous forme de projet-pilote.

« Nous évaluons actuelleme­nt la possibilit­é de mettre en place ce modèle dans d’autres écoles secondaire­s de notre centre de services », affirme sa porte-parole, Alexandra Desrochers.

Depuis neuf ans, le nombre d’élèves issus de l’immigratio­n a pratiqueme­nt doublé dans ce centre de services scolaire.

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