Le Journal de Montreal

Un père de famille de 38 ans « aurait pu mourir »

L’homme de Québec a récemment survécu à une bactérie mangeuse de chair

- NICOLAS ST-PIERRE

Un père de famille de Québec est passé bien près de ne plus jamais revoir sa femme et ses deux fils lorsqu’il a été hospitalis­é, le mois dernier, pour une bactérie mangeuse de chair qui commençait à se propager dans son corps.

Pier-Luc Côté, 38 ans, était loin de se douter que le simple mal de jambes qui l’incommodai­t dans son travail aurait pu lui coûter la vie. Ce n’est qu’à son réveil, le 29 mars, qu’il a réalisé que quelque chose n’allait pas.

Inquiet et en douleur, il s’est présenté à l’urgence, où il a appris qu’il était terrassé par une bactérie streptocoq­ue du groupe A et qu’il avait ensuite développé une bactérie mangeuse de chair.

Il a été rapidement pris en charge et emmené en direction du bloc opératoire, où il a dû subir l’ablation d’une partie de son quadriceps droit. L’infection invasive, qui détruit les tissus et se propage à une vitesse fulgurante, aurait toutefois pu, comme dans certains cas, causer sa mort en quelques heures, malgré tout traitement ou amputation. L’incidence de cette maladie a d’ailleurs augmenté au Québec depuis 2022 (voir encadré).

« Quand je me suis réveillé, on m’a dit qu’on ne savait pas si ça allait continuer de s’étendre. Pendant les huit heures qui ont suivi, je ne savais rien de ce qui se passait dans mon corps », explique-t-il.

« C’est un peu stressant de savoir qu’il y a une espèce de bibitte qui te mange de l’intérieur et qu’elle peut te tuer sans que tu puisses faire quoi que ce soit », ajoute le jeune père de famille.

UN POIDS DE PLUS

Aujourd’hui en réadaptati­on, il s’estime tout de même chanceux dans sa malchance puisqu’il est de retour chez lui, en compagnie de sa femme et ses deux jeunes enfants.

Pier-Luc Côté peine toutefois à se tenir sur ses deux jambes et se dit pleinement conscient que même si la bactérie n’a pas eu raison de lui, elle aura tué certaines petites parties de lui-même.

« Avec l’opération, je ne peux même plus prendre mes enfants dans mes bras ni même me pencher pour jouer avec eux ou pour les laver », avoue-t-il tristement.

« J’étais quelqu’un de très actif et je risque de rester limité toute ma vie. C’est difficile mentalemen­t parce qu’en plus de me sentir inutile, ça ajoute un poids sur le dos de ma femme, surtout qu’on doit fonctionne­r uniquement avec son salaire pendant ma convalesce­nce », renchérit celui qui travaille dans le domaine de l’esthétique automobile.

« N’ATTENDEZ PAS »

Ce dernier désire également sensibilis­er les gens à consulter rapidement en cas de problèmes inhabituel­s et ne pas essayer de jouer au plus fort en se disant que ça va passer.

« Si j’étais resté chez moi en me disant que c’était seulement qu’une gastro ou quelque chose du genre, je serais mort à l’heure actuelle. Pourtant, j’étais en bonne santé et en forme, mais ça ne veut absolument rien dire, donc n’hésitez pas à consulter », a conclu M. Côté.

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