Des dizaines de corps exhumés dans la cour d’un hôpital à Gaza
Le premier ministre israélien promet d’accroître la pression militaire sur le Hamas
AFP | Des dizaines de corps ont été découverts enterrés dans la cour d’un hôpital du sud de la bande de Gaza qui avait fait l’objet d’un raid israélien, a indiqué hier la Défense civile de Gaza, au moment où le premier ministre israélien a promis d’accroître la pression sur le Hamas palestinien.
« Dans les prochains jours, nous augmenterons la pression militaire et politique sur le Hamas, car c’est le seul moyen de libérer nos otages et de remporter notre victoire », a déclaré Benyamin Nétanyahou dans un message vidéo.
Plus de six mois après le début de la guerre, déclenchée par une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, M. Nétanyahou n’a de cesse de clamer sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah, qu’il considère comme le dernier grand bastion du Hamas.
Selon l’ONU, près d’un million et demi de déplacés gazaouis sont massés dans cette ville située à la pointe sud du territoire. Vendredi, le G7 a réaffirmé son opposition à « une opération d’ampleur » dans cette ville frontalière avec l’Égypte, redoutant un bain de sang.
RESTES HUMAINS
Toujours dans le sud du territoire palestinien assiégé, à Khan Younès, la Défense civile de Gaza a annoncé avoir exhumé au moins 50 corps de Palestiniens enterrés dans la cour de l’hôpital Nasser.
Selon la Défense civile de Gaza, certains des corps retrouvés « étaient dépouillés de leurs vêtements, ce qui indique certainement qu’ils ont été arrêtés, torturés et soumis à de mauvais traitements de la part de l’armée d’occupation ».
Cette découverte macabre intervient au moment où les États-Unis ont approuvé une aide militaire de 13 milliards de dollars pour Israël. Pour le Hamas, Washington a donné à Israël le « feu vert » pour continuer à « agresser » les Palestiniens.
La Défense civile de Gaza a également rapporté que des frappes israéliennes sur deux maisons à Rafah avaient fait au moins 16 morts hier.
En Cisjordanie occupée, trois Palestiniens, deux adolescents et une femme, ont été tués par des soldats israéliens dans deux événements séparés, selon le ministère palestinien de la Santé. L’armée a affirmé que les trois avaient tenté d’attaquer des soldats.
TIRS DE ROQUETTES
La tension était brusquement montée au Moyen-Orient le 13 avril, lorsque l’Iran a mené une attaque inédite contre Israël, avec des centaines de drones et de missiles dont la plupart ont été interceptés.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a salué hier les « succès » des forces armées.
Israël avait promis de riposter tandis que l’Iran disait avoir agi en « légitime défense » après l’attaque meurtrière, attribuée à Israël, ayant détruit son consulat à Damas le 1er avril et tué sept militaires iraniens.
Vendredi, une attaque imputée à Israël a touché le centre de l’Iran, sans faire de dégâts selon les autorités.
Signe que la situation reste tendue, les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont dit avoir lancé hier vingt roquettes sur le nord d’Israël depuis le sud du Liban, en riposte aux attaques israéliennes à Gaza et en Cisjordanie.