Le Journal de Montreal

Donald Trump réinvente la politique et ça fait peur

- Yasmine Abdelfadel Chroniqueu­se politique

Aujourd’hui s’ouvre le procès de Trump ; la tension électrise l’atmosphère. Dans cette salle d’audience, un crime éclate sous les projecteur­s : la manipulati­on de documents pour étouffer les paiements destinés à museler des témoins gênants, liés à sa liaison avec l’ex-actrice porno Stormy Daniels.

Trump fait face au tribunal, mais une absence criante se fait sentir : celle de Melania Trump, son épouse.

L’éclat médiatique de Donald Trump contraste violemment avec la discrétion de son épouse, absente des rassemblem­ents de campagne et des procès retentissa­nts. Ça ne semble surprendre personne.

CLINTON

Pourtant, lors du scandale impliquant Bill Clinton et Monica Lewinsky, les républicai­ns ont insisté pour destituer le président, le déclarant inapte à gouverner. Hillary Clinton, elle, était soumise à une pression impitoyabl­e, scrutée par le monde entier alors qu’elle devait jongler avec le destin de son couple.

Le choix de Melania de rester aux côtés de son mari et de faire face à l’orage médiatique la condamne à justifier cette décision pour des décennies à venir. Comme si elle devait des comptes aux Américains, voire, pire, aux Américaine­s. Le double standard est criant lorsque l’on compare les réactions à l’infidélité de Melania Trump et d’Hillary Clinton.

SORCIER

Ce qui choque encore plus, c’est que les Américains semblent avoir oublié que M. Trump a non seulement eu une liaison extraconju­gale avec Stormy Daniels, mais a également été reconnu coupable d’agression sexuelle envers la chroniqueu­se E. Jean Carroll.

Il est clair que Donald Trump remet en question toutes les notions du politicien modèle. On n’aurait jamais imaginé qu’un ancien président américain, accusé à la fois au civil et au criminel pour des affaires de moeurs, d’agression sexuelle, d’insurrecti­on et de manipulati­on électorale, soit sur le point de retrouver les codes nucléaires réservés au président des États-Unis.

C’est comme si Donald Trump avait ensorcelé les Américains, il n’y a pas d’autre explicatio­n plausible.

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