Le Journal de Montreal

Des Backstreet Boys à une victoire au Centre Bell

La Québécoise Lauriane Rougeau a aidé Toronto à l’emporter lors d’un match historique, samedi

-

Du plus loin qu’elle se rappelle, Lauriane Rougeau a assisté à son premier concert au Centre Bell. Les Backstreet Boys étaient alors le plus populaire boys band. Des années plus tard, la Québécoise s’est retrouvée sur la patinoire de l’amphithéât­re, samedi, au coeur d’une journée historique.

« J’ai grandi ici en regardant le Canadien, développan­t ma passion pour le hockey. Je sais c’est quoi l’atmosphère au Centre Bell. Et aujourd’hui [samedi], c’était incroyable », a-t-elle mentionné après une victoire de Toronto, 3 à 2 en prolongati­on, devant 21 105 spectateur­s, un record mondial pour un match de hockey féminin.

Rougeau a toujours évolué dans la métropole québécoise, à l’exception de ses années à l’Université Cornell, dans l’État de New York. Aux côtés de ses adversaire­s du jour Marie-Philip Poulin, Sarah Lefort et Ann-Sophie Bettez, blessée, la défenseure de Beaconsfie­ld, dans l’ouest de l’île, avait joué au domicile du CH dans l’uniforme des Canadienne­s, de la défunte Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF).

PRÈS DE 6000 AU LIEU DE 21 000

En 2016, 5930 spectateur­s avaient vu Poulin procurer un gain de 1 à 0 contre l’Inferno de Calgary, avec qui évoluait Blayre Turnbull, la capitaine actuelle du Toronto, première marqueuse pour les visiteuses samedi. L’année suivante, Montréal avait reçu le club chinois du Kunlun Red Star.

« Il y avait des gens dans la partie du bas, s’est rappelée Rougeau. Je ne pense pas qu’à cette époque on croyait qu’il était possible de remplir le Centre Bell. »

ÉMUE POUR POULIN

Même si elle est aujourd’hui du côté de l’ennemi, Rougeau a été touchée par l’accueil réservé à Poulin avant la rencontre.

« Je suis tellement contente pour elle. J’ai grandi avec elle et je l’ai vue connaître du succès. Elle mérite d’obtenir la plus longue ovation. J’en avais les larmes aux yeux. J’étais sur le banc et je me suis dit : “Vas-y fille, c’est ton moment, profites-en”. Ensuite, la rondelle est tombée et on est redevenues des adversaire­s. »

Quant à Poulin, elle devait avoir 16 ans lors de sa première visite au Centre Bell.

« Quand j’ai vu ce match [du Canadien], je n’ai probableme­nt jamais pensé que ça serait possible un jour de patiner sur cette glace devant une salle comble, une foule qui encourager­ait une équipe de hockey féminin de Montréal. Jamais. »

Les dernières années n’ont pas été faciles pour Rougeau. Après la dissolutio­n de la LCHF en 2019 à cause de problèmes financiers, et la pandémie, elle n’a pas été retenue par Équipe Canada. Elle avait pourtant aidé le pays à gagner l’or aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014 et l’argent à ceux de Pyeongchan­g en 2018, en plus d’avoir pris part à cinq Mondiaux.

« Je ne voulais avoir aucun regret. Je savais que la ligue [LPHF] allait exister un jour, alors je ne voulais pas prendre ma retraite. Je suis tellement contente d’avoir continué à m’entraîner, d’être restée proche des filles et d’être sur la glace avec elles au Centre 21.02 [à l’Auditorium de Verdun] », a raconté l’athlète de 34 ans qui a réussi à se tailler un poste au camp de la formation torontoise.

 ?? PHOTO AFP ?? Lauriane Rougeau s’est aventurée dans la zone de Montréal, bataillant avec Maureen Murphy et Mariah Keopple, samedi après-midi, au Centre Bell. Toronto l’a emporté 3 à 2 en prolongati­on.
PHOTO AFP Lauriane Rougeau s’est aventurée dans la zone de Montréal, bataillant avec Maureen Murphy et Mariah Keopple, samedi après-midi, au Centre Bell. Toronto l’a emporté 3 à 2 en prolongati­on.

Newspapers in French

Newspapers from Canada