Le Journal de Montreal

L’accusé dit avoir tenté de se défendre contre la victime

Inculpé du meurtre de son meilleur ami impliqué dans un triangle amoureux

- ERIKA AUBIN

Un homme de Terrebonne accusé du meurtre prémédité de son meilleur ami pour une histoire de triangle amoureux prétend avoir simplement tenté de se défendre de celui qui l’aurait accueilli à la pointe d’un canon de carabine.

« Quand il a ouvert la porte, il a crinqué une carabine en ma direction. J’ai dit : “Woah, woah, le malade.” Il a levé le canon vers le haut. J’ai pris ma main et essayé d’agripper l’arme », a raconté Simon Décarie hier après-midi au palais de justice de Saint-Jérôme.

L’homme de 29 ans, qui subit son procès pour le meurtre prémédité de Maxime Villeneuve, a pris la barre pour livrer sa version du 6 octobre 2021, « la pire journée » de sa vie.

Ce soir-là, Décarie passait la soirée avec sa nouvelle fréquentat­ion quand il a reçu un texto cryptique de son meilleur ami, qui lui demandait pardon.

Il a vite compris que Maxime Villeneuve venait de commencer une relation avec son ex-copine, Maïté Hébert.

Même s’il était en état d’ébriété et qu’il avait consommé du haschich, il a pris son véhicule pour se rendre de chez lui à la résidence de Maxime Villeneuve, à Blainville. Pendant la route, les deux hommes se seraient chicanés au téléphone.

« Maxime me reprochait de m’en venir avec du monde pour le battre », a justifié l’accusé au jury.

EN PANIQUE

Décarie dit avoir été accueilli par son ami, qui était armé. Sans donner beaucoup de détails, il a ensuite raconté la séquence de l’altercatio­n.

Après avoir tiré un premier coup de feu vers le plafond, Maxime Villeneuve serait allé chercher un couteau.

Sans vraiment expliquer comment il s’est ramassé avec l’arme entre les mains, Décarie aurait ensuite ouvert le feu vers son meilleur ami, qui s’avançait vers lui avec un couteau.

« J’étais en panique, j’ai eu peur », a-t-il avoué. Puis, en l’agrippant par le chandail, il l’aurait lancé par terre dans le salon.

« Près de sa main, j’ai vu le couteau… je l’ai pris, a-t-il poursuivi sans terminer sa phrase. J’étais hors de contrôle de moi-même. Je n’ai pas de raison à donner, j’ai juste paniqué. »

Rappelons que la victime a été atteinte par balle à l’abdomen et poignardée jusqu’au coeur à plusieurs reprises.

VERSION DIFFÉRENTE

L’accusé dit ensuite être parti avec son véhicule en apportant avec lui l’arme à feu et le couteau. Décarie s’était fait passer les menottes 28 heures après. Entre-temps, il aurait fait des aveux à son ex-copine et à un ami. Il aurait aussi offert 500 $ à un autre ami pour se débarrasse­r de l’arme.

La version de l’accusé va à l’encontre de la preuve présentée par la Couronne jusqu’ici lors du procès.

D’ailleurs, plusieurs témoins, dont le colocatair­e de la victime, ont dit que Maxime Villeneuve n’a jamais eu d’arme à feu, à leur connaissan­ce.

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PHOTOS DÉPOSÉES À LA COUR Selon la version de l’accusé, Simon Décarie (mortaise), la carabine retrouvée dans sa voiture par la police lui aurait d’abord été brandie au visage par la victime.

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