Le maire a pensé revendre les véhicules
Stéphane Boyer avoue ne pas être à l’aise avec les achats d’autos électriques de son service de police
Le maire de Laval est tellement mal à l’aise avec l’achat de coûteuses voitures électriques par son service de police qu’il a pensé à les retourner chez le concessionnaire.
Hier matin, le maire Stéphane Boyer a eu bien du mal à défendre les 2,4 M$ de fonds publics dépensés par le Service de police de Laval (SPL) pour acheter 25 Ford Mustang Mach-E ainsi que des bornes de recharge, au moment où la Ville dit manquer cruellement d’argent pour financer le transport en commun.
C’est notre Bureau d’enquête qui a mis en lumière ces dépenses dans des reportages publiés au cours des dernières semaines.
ÇA GÉNÈRE UNE RÉFLEXION
« C’est sûr que moi je n’ai pas été à l’aise avec tout ça », a affirmé le maire en entrevue avec l’animateur Paul Arcand, au 98,5 FM.
« Je me suis questionné la semaine dernière quand il y a eu tous les articles : est-ce qu’on ne revend pas, est-ce qu’on ne donne pas la consigne de revendre les voitures ? » a poursuivi M. Boyer.
« Mais les revendre à perte, je ne suis pas sûr que c’est la meilleure option non plus », a-t-il ajouté.
L’une des voitures achetées par la Ville, sans appel d’offres, est un modèle
GT de haute performance qui a coûté près de 100 000 $. Le véhicule a été utilisé pendant quelques mois par le directeur du SPL Pierre Brochet pour se rendre au travail.
La Ville a justifié cet achat en disant vouloir évaluer la performance et l’autonomie du véhicule en prévision d’en acheter d’autres exemplaires.
Or, le chef des affaires publiques de la ville, Philippe Déry, a admis à notre Bureau d’enquête que la Ville ne possédait « pas de rapport détaillé de l’utilisation du véhicule durant cette phase [de tests] ».
« C’est certain que je ne suis pas à l’aise dans ce dossier-là, mais bon, ça arrive des fois de faire des erreurs dans la vie. Ça va être “lesson learned” [leçon apprise] pour la prochaine fois », a conclu le maire.
Rappelons que le Conseil municipal de Laval a demandé à l’unanimité à la vérificatrice générale de la Ville d’enquêter sur ce dossier, la semaine dernière.
Le 4 avril, Stéphane Boyer et d’autres maires, dont ses collègues de Montréal et Longueuil, Valérie Plante et Catherine Fournier, ont écrit à la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, pour demander « une majoration substantielle de la taxe sur l’immatriculation ».
Les maires affirment que cette hausse imposée aux automobilistes de la région de Montréal pourrait permettre de combler une partie du manque à gagner des organismes de transport en commun sur leurs territoires.