Kyïv prédit une détérioration sur le front vers la mi-mai
Les troupes russes profitent des difficultés de l’armée ukrainiennes pour avancer
AFP | Une frappe russe a détruit hier la tour de télévision de Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, de plus en plus régulièrement prise pour cible, les autorités disant également s’attendre à une « période difficile » sur le front à partir du mois prochain.
Haute de quelque 240 mètres, la tour s’est effondrée à mi-hauteur. Elle avait déjà été endommagée en mars 2022, au début de l’invasion russe.
« Les occupants ont attaqué une infrastructure de télévision à Kharkiv. Pendant l’alerte, les employés se sont cachés. Il n’y a pas eu de victimes », a souligné Oleg Synegoubov, le gouverneur régional.
Il a mentionné des « interruptions dans le signal pour la télévision numérique ».
Les Russes ont de plus en plus fréquemment visé ces dernières semaines Kharkiv, qui est située à proximité de la frontière.
Ses infrastructures énergétiques ont notamment été ciblées, provoquant d’importantes coupures de courant fin mars.
« SITUATION DIFFICILE »
Sur le front oriental, où les soldats russes grignotent du terrain depuis la chute d’Avdiïvka en février, Moscou a revendiqué la conquête de Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk.
Ce village est aussi proche de Vougledar, une localité à la jonction des fronts sud et est dont la Russie tente de s’emparer.
Ces dernières semaines, plusieurs autres villages sont tombés, les troupes russes profitant des difficultés de l’armée ukrainienne du fait de retards dans la mobilisation et dans la livraison d’aide occidentale.
Dans ce contexte, le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov a prédit hier que la situation sur le front allait empirer autour de la mi-mai, qui sera une « période difficile » pour l’Ukraine.
Les Russes se sont engagés dans « une opération complexe », a prévenu M. Boudanov, interrogé sur l’état du front, dans un entretien avec le service en ukrainien de la BBC. « Nous pensons qu’une situation plutôt difficile nous attend dans un avenir proche. Mais il faut comprendre que ce ne sera pas catastrophique », a-t-il estimé.
OFFENSIVE ESTIVALE ?
Kyïv craint désormais une offensive estivale russe encore plus vaste.
Fin mars, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Pavliouk avait jugé « possible » un tel scénario impliquant 100 000 soldats russes.
Dès la mi-avril, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, le général Oleksandre Syrsky, avait admis que la situation sur le front est s’était « considérablement détériorée ». Il avait dit voir une « intensification significative » de l’assaut russe depuis mars, ayant abouti à des « succès tactiques ».