On tire sur PSPP parce qu’on le craint maintenant
Imaginons que vous achetez une maison d’un particulier.
Peu de temps après, vous voyez des infiltrations d’eau. Vous demandez à un expert de venir examiner cela.
Il vous explique que le problème n’est pas conjoncturel, mais structurel.
Colmater ne suffira pas, car la maison fut mal construite au départ.
NOUS
Bref, retourner dans le passé, retourner aux origines permet souvent de saisir la vraie nature du problème.
Voilà pourquoi connaître le passé des Canadiens français au sein du régime politique actuel est essentiel pour comprendre la vraie nature de nos problèmes présents.
C’est ce rappel qu’a fait le chef du PQ et qui énerve tant de monde.
Ce qui est stérile dans le rapport au passé, c’est le grattage de bobo s’il n’est pas suivi d’un redressement.
Ce qui est essentiel, c’est de comprendre que le problème remonte aux origines du régime, donc à la Conquête, puis à la mise en minorité des francophones par l’Acte d’Union de 1840 qui suivit l’échec des rébellions de 1837-1838.
Le régime créé en 1867 n’est qu’une version plus fonctionnelle de l’Acte d’Union. Maurice Séguin a expliqué tout ça.
C’est essentiel parce que cela permet de comprendre que le problème ne tient pas à des individus en particulier. Changez Trudeau par Poilievre et nos problèmes vont demeurer.
Plusieurs disent : vieilleries que tout ça, nous sommes en 2024, arrive en ville, chose !
Pourtant, ceux qui disent cela ne cessent de nous rappeler les brimades subies jadis par les Autochtones, par les gais, par les trans, par les immigrants, etc.
Il ne faudrait pas oublier, disentils, il faudrait s’excuser, il faudrait les compenser, leur consentir des droits, etc.
Mais le passé ne compte plus pour les francophones conquis, spoliés, dépossédés, assimilés ou en voie de l’être ?
Les mêmes disent aussi : hon, c’est épouvantable, Paul St-Pierre Plamondon fait maintenant peur au monde !
D’abord, si le rappel de la vérité vous fait peur, si vous craignez les faits, vous avez un fichu problème.
Ensuite, les canadianistes qui disent cela ont toujours utilisé la peur comme arme contre le mouvement souverainiste. Douce ironie.
Plus largement, c’est quoi cette idée saugrenue selon laquelle la peur devrait être proscrite du débat public ?
On ne cesse de nous dire qu’il faut avoir peur du cancer si on mange trop de ceci, peur d’un AVC, peur d’un embrasement au Moyen-Orient, peur du réchauffement climatique, peur du méchant populisme d’extrême droite, etc.
MESSAGER
Il faut savoir faire un minimum de décodage politique dans la vie.
Prenez ces gens qui disent : on appréciait le ton posé de PSPP, on ne le reconnaît plus.
Foutaises. D’abord, il ne s’est pas départi de son ton posé.
Ensuite, on le trouvait gentil quand il était inoffensif. Maintenant qu’on voit qu’il est sérieux et déterminé, on le craint.
C’est désormais lui qui commence à faire peur. On tire donc sur le messager.
Parizeau avait subi la même chose jadis. Rien de nouveau. Tout se remet en place.