Le Journal de Montreal

On tire sur PSPP parce qu’on le craint maintenant

Imaginons que vous achetez une maison d’un particulie­r.

- Joseph.facal@ quebecorme­dia.com

Peu de temps après, vous voyez des infiltrati­ons d’eau. Vous demandez à un expert de venir examiner cela.

Il vous explique que le problème n’est pas conjonctur­el, mais structurel.

Colmater ne suffira pas, car la maison fut mal construite au départ.

NOUS

Bref, retourner dans le passé, retourner aux origines permet souvent de saisir la vraie nature du problème.

Voilà pourquoi connaître le passé des Canadiens français au sein du régime politique actuel est essentiel pour comprendre la vraie nature de nos problèmes présents.

C’est ce rappel qu’a fait le chef du PQ et qui énerve tant de monde.

Ce qui est stérile dans le rapport au passé, c’est le grattage de bobo s’il n’est pas suivi d’un redresseme­nt.

Ce qui est essentiel, c’est de comprendre que le problème remonte aux origines du régime, donc à la Conquête, puis à la mise en minorité des francophon­es par l’Acte d’Union de 1840 qui suivit l’échec des rébellions de 1837-1838.

Le régime créé en 1867 n’est qu’une version plus fonctionne­lle de l’Acte d’Union. Maurice Séguin a expliqué tout ça.

C’est essentiel parce que cela permet de comprendre que le problème ne tient pas à des individus en particulie­r. Changez Trudeau par Poilievre et nos problèmes vont demeurer.

Plusieurs disent : vieillerie­s que tout ça, nous sommes en 2024, arrive en ville, chose !

Pourtant, ceux qui disent cela ne cessent de nous rappeler les brimades subies jadis par les Autochtone­s, par les gais, par les trans, par les immigrants, etc.

Il ne faudrait pas oublier, disentils, il faudrait s’excuser, il faudrait les compenser, leur consentir des droits, etc.

Mais le passé ne compte plus pour les francophon­es conquis, spoliés, dépossédés, assimilés ou en voie de l’être ?

Les mêmes disent aussi : hon, c’est épouvantab­le, Paul St-Pierre Plamondon fait maintenant peur au monde !

D’abord, si le rappel de la vérité vous fait peur, si vous craignez les faits, vous avez un fichu problème.

Ensuite, les canadianis­tes qui disent cela ont toujours utilisé la peur comme arme contre le mouvement souveraini­ste. Douce ironie.

Plus largement, c’est quoi cette idée saugrenue selon laquelle la peur devrait être proscrite du débat public ?

On ne cesse de nous dire qu’il faut avoir peur du cancer si on mange trop de ceci, peur d’un AVC, peur d’un embrasemen­t au Moyen-Orient, peur du réchauffem­ent climatique, peur du méchant populisme d’extrême droite, etc.

MESSAGER

Il faut savoir faire un minimum de décodage politique dans la vie.

Prenez ces gens qui disent : on appréciait le ton posé de PSPP, on ne le reconnaît plus.

Foutaises. D’abord, il ne s’est pas départi de son ton posé.

Ensuite, on le trouvait gentil quand il était inoffensif. Maintenant qu’on voit qu’il est sérieux et déterminé, on le craint.

C’est désormais lui qui commence à faire peur. On tire donc sur le messager.

Parizeau avait subi la même chose jadis. Rien de nouveau. Tout se remet en place.

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On le trouvait gentil quand il était inoffensif. Maintenant qu’on voit qu’il est sérieux et déterminé, on le craint.

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