Factures salées : les Québécois aiment ça faire rire d’eux
Encore une fois, les Québécois vont manger une facture démesurément élevée pour la réalisation d’un grand projet d’infrastructure. Qui n’a pas sursauté en entendant que le pont de l’Île-d’Orléans coûtera 7 fois plus cher qu’il y a dix ans ?
Absence de compétition ? Niaisage gouvernemental ? Retards électoraux ? Complexité particulière ? On dirait surtout que les Québécois aiment ça faire rire d’eux.
À GENOUX DEVANT L’INDUSTRIE
Lors de l’annonce du projet, la semaine dernière, les élus présents ont admis que le projet ne pouvait plus attendre et que de retourner à la table à dessin ne ferait qu’augmenter la facture.
Ce qu’ils n’ont pas expliqué, c’est ce qui aurait justifié la différence de 700 millions de dollars qui séparait la solution annoncée de celle du seul autre soumissionnaire.
Selon Jonatan Julien, « le marché nous dit que c’est le prix à payer pour un ouvrage de ce genre-là ».
Le marché ? Vraiment ? Ainsi, le gouvernement se met à genoux devant une industrie qui dicte les prix.
SOCIÉTÉ DISTINCTE
Rappelons qu’il existe de nombreux ouvrages complexes qui ont été réalisés à bien meilleur coût ailleurs dans le monde, même récemment. Les internautes peuvent facilement en trouver.
Si on veut marquer l’imaginaire à grands traits, le pont de l’Øresund qui relie la Suède et le Danemark a coûté moins de 6 milliards à l’époque. Il a deux étages, quatre voies de transport routier et deux voies ferrées. Sa longueur totale est de 7,8 km (dont 1,092 km suspendu).
C’était il y a plus de 20 ans, certes. C’est en Europe, OK. Mais en comparaison, le pont de l’Île-d’Orléans, c’est d’la p’tite bière.
Tout, au Québec, coûte plus cher, coûte trop cher. Est-ce que c’est ça, la fameuse société distincte ?
Quand on voit ça, on ne dirait pas juste que les Québécois aiment ça faire rire d’eux, on dirait qu’ils aiment ça se faire f***er.