Il se fait voler 10 000 dollars dans son compte à la BMO
La somme dérobée était destinée à payer les études des enfants de ce retraité « Il y a une brèche terrible à la Banque de Montréal (BMO). Ils le savent selon moi. Ils attendent que ça explose », soutient un retraité de Laval, qui a vu ses 7500 $ mis de cô
« Mes enfants viennent de commencer l’université. C’est épouvantable. L’argent était pour eux. Ce ne sont pas des enfantsrois », confie au Journal Daniel Lambert, un retraité de 61 ans de la Rive-Nord de Montréal.
« J’ai porté plainte aux autorités. J’ai même dû payer pour faire caviarder le rapport de police », ajoute-t-il. À deux pas de lui, sa conjointe n’en démord pas : BMO n’a rien fait quand elle le pouvait pour éviter que l’argent disparaisse.
« Ça l’a empêché de dormir. Il était irascible, fâché. Extrêmement fâché et blessé », souffle Sylvie Bourdois, qui a pris le dossier à bras le corps.
Car avec les intérêts qu’il a dû payer en puisant dans sa marge de crédit, ces 7500 $ ont vite dépassé les 10 000 $. Depuis, Daniel Lambert n’en démord pas : il en a assez d’être traité « comme un imbécile » par la BMO, alors qu’il a tout fait pour éviter ce qui se passe.
« DING DING »
C’est le 5 mai 2023, à 17 h, que le cauchemar aurait commencé. Le cellulaire de Daniel Lambert vibre et sonne.
« Ça a fait “ding, ding” sur mon téléphone. J’ai regardé l’alerte. C’était un virement de 7500 $. J’ai tout de suite changé mes NIP », se souvient-il. Il a ensuite appelé d’urgence la BMO pour l’informer de ces activités suspectes.
Ces derniers mois, il a dit avoir tout fait pour revoir la couleur de son argent, sans succès. Ce qui le pousse à penser que le problème n’est pas de son bord : « Vous avez une brèche dans votre système », tonne le retraité, qui jure ne jamais avoir autorisé ce virement-surprise.
Rappelons que, fin mars, Le Journal rapportait qu’une action collective se dessinait par un groupe de clients de la BMO pour aller chercher plus d’un million de dollars volatilisés.
Le Journal racontait également, à la mi-mars, l’histoire d’un père de famille forcé de payer 200 $ de plus par semaine en raison des hausses des taux et « des erreurs de papier » à la BMO.
LA BMO MAINTIENT SA VERSION
Interrogée par Le Journal, la BMO s’est défendue en disant avoir déjà répondu au client en août dernier.
Dans ce message, que Daniel Lambert a montré au Journal, la Banque de Montréal refuse de le rembourser après enquête parce « qu’un nouvel appareil a été utilisé pour effectuer les transactions, mais qu’un mot de passe à usage unique [lui] a été envoyé par SMS sur [son] téléphone portable actuel, et était correctement saisi pour permettre au nouvel appareil d’accéder à votre profil ».
« Les clients ne doivent jamais communiquer les informations relatives à leur compte ou leur mot de passe à des tiers », indique la BMO.
« Nous comprenons qu’il s’agit d’une situation extrêmement difficile pour toute victime d’arnaque où les criminels utilisent l’hameçonnage et l’usurpation d’identité pour amener les victimes à cliquer sur ce qui semble être un lien légitime et compromettre leur appareil personnel avec des logiciels malveillants ou les inciter à donner leurs informations bancaires privées et confidentielles », conclut l’institution financière.