Un pédophile demande à être protégé contre lui-même
Il a plusieurs fois récidivé et considère que ses goûts sont de plus en plus violents
Un amateur de pornographie juvénile qui avait récidivé dès sa sortie de prison tient à rester derrière les barreaux, se considérant incapable de se contrôler.
Alexandre Théberge, 25 ans, ne se fait plus confiance et est lucide face à sa pédophilie qui progresse.
Il a plaidé coupable hier à des infractions en matière de possession et de distribution de pornographie juvénile au palais de justice de Longueuil.
Le jeune homme a déjà été arrêté par le passé pour des infractions semà blables. Il avait été condamné 12 mois de détention.
ENCORE UNE FOIS...
Mais à peine une semaine après sa sortie de prison, il a récidivé.
Il a finalement été arrêté en novembre dernier. Les poliplusieurs ciers avaient reçu signalements des plateformes qu’il utilisait pour partager des fichiers.
Théberge avait pris divers moyens pour assouvir ses désirs sans toutefois se faire pincer. Banni à plusieurs reprises d’applicapeine tions, il avait en effet pris la de réinitialiser son téléphone à huit reprises pour pouvoir se créer de nouveaux profils.
Il estime avoir transféré une quantité astronomique de fichiers, soit jusqu’à 1 trillion d’octets de données (1000 gigaoctets).
Les policiers ont retrouvé plusieurs vidéos très violentes, mettant en scène de jeunes enfants de moins de 10 ans, mais aussi des bébés en couche. Certains avaient à peine 1 mois.
Théberge partageait souvent sa collection d’images scabreuses avec un groupe d’utilisateurs rencontrés en ligne, ayant pour but commun de s’échanger de la pornographie juvénile.
Pour lui, des fichiers qui représentent une adolescente de 14 ans, « c’est trop vieux ».
Les images qui l’intéressaient étaient d’ailleurs de plus en plus « horribles », a-t-il admis.
Ainsi, face à cette progression de sa déviance, il a confié aux policiers « aimer la prison et souhaiter y être envoyé longtemps ».
Il a aussi fait savoir qu’il avait envie de « battre un pédophile » en détention.
UN APPEL À L’AIDE
« Je ne sais pas si on peut appeler ça un appel à l’aide de la part de mon client, mais il reconnaît un grave problème », a dit Me Richard Ouellette à l’attention du juge Christian Jarry.
À la demande du ministère public, l’accusé sera envoyé à l’Institut national de psychiatrie légale PhilippePinel pour une évaluation, afin de déterminer s’il peut être déclaré délinquant dangereux ou à contrôler.
« Il a des antécédents récents en semblable matière, dès sa sortie de prison, il récidive, il explique dans ses aveux qu’il ressent que sa pédophilie est en progression, on parle de matériel particulièrement scabreux », a expliqué Me Bruno Des Lauriers, de la Couronne.