Enquête réclamée sur les fosses communes
L’ONU « horrifiée » par la destruction d’hôpitaux à Gaza
AFP | L’ONU a réclamé hier une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza, soulignant la nécessité d’une enquête indépendante face au « climat d’impunité » actuel.
Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est dit « horrifié » par la destruction du plus grand hôpital de Gaza, al-Chifa, et du deuxième plus grand établissement hospitalier du territoire palestinien, le complexe médical Nasser de Khan Younès, « et par la découverte de fosses communes à proximité de ces lieux ».
Il veut que des « enquêtes indépendantes, efficaces et transparentes soient menées ». « Compte tenu du climat d’impunité qui prévaut, des enquêteurs internationaux devraient être associés à cette démarche », a-t-il estimé.
M. Türk a rappelé que « les hôpitaux ont droit à une protection très spéciale en vertu du droit humanitaire international ». « Et tuer intentionnellement des civils, des détenus et d’autres personnes considérées “hors de combat” est un crime de guerre », a-t-il ajouté.
L’armée israélienne (IDF) a réagi en indiquant que l’affirmation selon laquelle elle « aurait enterré les corps palestiniens est sans fondement ».
L’IDF dit avoir examiné certaines des dépouilles « enterrées par les Palestiniens dans la zone de l’hôpital Nasser » pour tenter de retrouver les corps d’otages retenus à Gaza. « Les corps examinés n’étant pas ceux d’otages ont été remis à leur place », a ajouté l’armée.
ENVIRON 340 CORPS
Un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza a affirmé hier que ses équipes avaient découvert depuis samedi les corps d’environ 340 personnes dans des fosses communes dans l’enceinte de l’hôpital Nasser.
« Les victimes auraient été enterrées profondément dans le sol et recouvertes de déchets », a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU, Ravina Shamdasani, ajoutant que des personnes âgées et des femmes figuraient parmi les morts. D’autres auraient été « retrouvés les mains liées et sans vêtement ».
Quant à l’hôpital d’al-Chifa, l’Organisation mondiale de la santé avait indiqué début avril qu’il avait été réduit à une « coquille vide » jonchée de dépouilles humaines par la dernière opération israélienne contre lui.
Les hôpitaux de Gaza ont été durement visés durant l’opération militaire que mène l’armée israélienne. Selon Israël, le Hamas a utilisé les hôpitaux afin de mener des attaques et de cacher des tunnels et des armes. Le mouvement islamiste palestinien a démenti ces accusations.