Le Journal de Montreal

Combien de succursale­s de la SAQ ouvertes aujourd’hui ?

On sait déjà que la grande majorité d’entre elles seront fermées en cas de grève

- JULIEN MCEVOY

Tout indique que la Société des alcools du Québec (SAQ) devra se débrouille­r sans ses employés aujourd’hui et demain. La grande majorité de ses 411 succursale­s seront fermées pendant la grève de deux jours, comme lors du plus récent conflit de travail.

« On est prêt. On a un plan », a déclaré en entrevue au Journal un directeur adjoint de la société d’État, Yann Langlais Plante, hier avant-midi.

Le syndicat et l’employeur se rencontrai­ent dès 11 h pour négocier, mardi. On saura si la grève est déclenchée à l’issue de la rencontre, qui pourrait se tenir jusqu’au petit matin, mercredi.

La SAQ refuse de dévoiler son plan en cas de grève. Elle promet de rapidement publier sur son site une liste des succursale­s ouvertes.

C’est ce qu’elle avait fait en 2018 lors du plus récent conflit de travail, alors que des cadres avaient assuré le roulement de 66 succursale­s. C’était, à l’époque, 16 % du total des magasins, dont 34 se trouvaient dans la région de Montréal.

« C’est sûr que l’ensemble des succursale­s ne seront pas ouvertes. Le nombre sera à préciser selon la disponibil­ité des gestionnai­res et la stratégie syndicale adoptée », a indiqué au Journal le représenta­nt de la SAQ.

Les 428 agences de la société d’État, ses petits comptoirs dans des épiceries et des dépanneurs loin des grands centres ne sont pas touchés par le conflit à venir.

« MCDO EST MIEUX »

La SAQ se dit par ailleurs surprise, puisque « le ton était bon jusqu’à cette semaine » à la table des négociatio­ns.

Lundi, le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux (SEMB-SAQCSN) a annoncé son intention de faire la grève mercredi et jeudi si les négociatio­ns n’avançaient pas.

« En 2000, on avait une bonne convention. Mais 24 ans plus tard, c’est loin d’être le cas », a indiqué au Journal la présidente du SEMB-SAQ-CSN, Lisa Courtemanc­he, avant le début de la journée de négos, hier.

Aujourd’hui, dit-elle, les employés de McDonald’s sont mieux traités que ceux de la SAQ, qui doivent attendre sept ans et faire au moins 20 heures par semaine pour avoir droit aux assurances collective­s.

Des 5000 employés syndiqués qui travaillen­t dans les succursale­s de la SAQ, « seulement » 1800 sont des permanents.

Le reste, soit près de 70 % du total, est composé d’employés sur appel à temps partiel qui ne savent pas combien d’heures ils vont travailler dans deux semaines.

« Nos salaires sont trop bas pour se taper autant de précarité. On a enduré beaucoup de pics-pics de notre convention depuis 24 ans, mais là, ça suffit », dit la cheffe syndicale.

PEUT-ÊTRE PLUS QUE DEUX JOURS

Les employés de la SAQ ont longtemps été considérés comme « les bébés gâtés de l’État » en raison de leurs bonnes conditions, dit-elle, mais ce n’est plus vrai aujourd’hui.

La SAQ préfère garder le silence sur sa stratégie de négociatio­ns. Elle ne répond pour l’instant à aucune question sur ce qui se passe à la table des négociatio­ns.

Les employés ont voté à 89 % en faveur d’un mandat de grève de 15 jours, au début mars. Ces journées de grève peuvent être utilisées quand le SEMB-SAQ-CSN le désire.

AUCUNE DISCUSSION SUR LES SALAIRES

Par ailleurs, même si les négociatio­ns durent depuis plus d’un an, la SAQ et ses 5000 employés en succursale n’ont toujours pas commencé à parler de salaires, a indiqué le grand patron de la société d’État hier.

« On est dans les discussion­s normatives, on n’est pas rentré dans les salaires », a déclaré Jacques Farcy lors de l’étude des crédits budgétaire­s à l’Assemblée nationale.

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PHOTO JULIEN MCEVOY Une succursale de la SAQ à l’intersecti­on de la rue Masson et de la 3e Avenue, à Montréal, hier.
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De la SAQ JACQUES FARCY Grand patron

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