Québec compte mieux encadrer le jeu en ligne
Les sites illégaux sont dans la mire du gouvernement
Loin de baisser les bras devant l’accroissement des activités illégales de sociétés privées de jeux en ligne dans la province, le gouvernement du Québec compte s’attaquer de front au phénomène par l’adoption de nouvelles dispositions législatives.
Le ministre des Finances, Eric Girard, a révélé hier que la CAQ entendait proposer un nouveau projet de loi qui, s’il est adopté, permettrait de réduire la présence des Bet99, Rush Street et DraftKings au Québec, tout en accroissant les revenus en ligne de Loto-Québec.
« C’est une question qui est sérieuse […] Loto-Québec doit prendre sa place, ce qui va améliorer ses revenus et évacuer les opérateurs illégaux », a déclaré le ministre en commission parlementaire, à l’occasion de l’étude des crédits budgétaires.
PAS LA PREMIÈRE OFFENSIVE DU GENRE
En 2016, le gouvernement de Philippe Couillard avait fait adopter une loi pour obliger les fournisseurs de services internet à bloquer l’accès aux sites considérés comme illégaux. La Cour supérieure du Québec avait déclaré cette loi inconstitutionnelle en 2018, une décision confirmée trois ans plus tard par la Cour d’appel.
Le ministre est demeuré discret mardi sur la nouvelle stratégie que le gouvernement entendait adopter. Aux questions du député solidaire Haroun Bouazzi, le ministre a toutefois indiqué vouloir procéder rapidement, soit avant la fin de son présent mandat.
Le président et chef de la direction de Loto-Québec, Jean-François Bergeron, a soutenu que sa société parvenait à capter tout de même 50 % de l’activité du jeu en ligne dans la province.
Pourquoi ? « Parce que les gens ont confiance en Loto-Québec, que notre brand est fort, qu’ils savent qu’ils vont se faire payer et que le jeu n’est pas truqué, a-t-il déclaré. On peut bien sûr faire mieux et on va faire mieux. »
NOUVELLE APPROCHE
Par ailleurs, le ministre Girard a une fois de plus indiqué ne pas vouloir emprunter la voie choisie par l’Ontario en la matière. Depuis 2022, cette dernière permet au privé d’opérer légalement dans la province grâce à l’implantation d’un système de permis, de taxes et de redevances, rapportant des centaines de millions de dollars par année au trésor ontarien.
« On est conscient que l’Ontario a pris une approche différente. Mais nous ne pouvons d’aucune façon affirmer que l’approche ontarienne est optimale ou un succès », a répondu le ministre des Finances, Eric Girard.
Ce à quoi le PDG de Loto-Québec a ajouté que le jeu en ligne avait doublé en importance depuis deux ans en Ontario.