Le Journal de Montreal

Persévérer malgré 7 claques dans la face

- Jean-nicolas.blanchet@quebecorme­dia.com

Que vous soyez un amateur de baseball ou pas, si vous admirez les athlètes inspirants, je vous garantis que vous tomberez en amour avec Cam Booser à la fin de cette chronique.

Je ne connaissai­s pas ce

Cam Booser la semaine passée. Là, c’est devenu un de mes lanceurs préférés. Son histoire est comme celle du film de

Disney La recrue (l’histoire vraie de Jim Morris), même si Réjean Tremblay en avait ajouté une couche.

Booser était un athlète surdoué dans sa jeunesse. En 2009, il est nommé le meilleur joueur de sa ligue de baseball de l’école secondaire dans l’État de Washington, alors qu’il est plus jeune que les autres.

Première claque dans la face : il se fracture le fémur l’année suivante en jouant au football et doit être opéré au genou. En passant, ce n’est pas si évident de se fracturer le fémur, ça prend un méchant choc.

Il part en rééducatio­n, mais, deuxième claque dans la face, il se fracture une vertèbre alors qu’il soulevait des poids dans la salle de gym.

Il réussit quand même à rejoindre l’Oregon State University et son prestigieu­x programme de baseball.

IL ACCUMULE LES CLAQUES

Mais, troisième claque dans la face, il se blesse au coude et doit subir une opération de type Tommy John. C’est plus d’un an de rééducatio­n. On est en 2011.

Quatrième claque dans la face : il est transféré dans un autre collège beaucoup moins prestigieu­x. À 21 ans, en 2013, il réussit à lancer 19 manches dans ce petit collège. Évidemment, il n’est pas repêché dans le baseball majeur.

Dans sa tête, il est un espoir de haut niveau. Mais toutes ces blessures l’ont retiré des radars des recruteurs.

Néanmoins, il rêve toujours de jouer au baseball profession­nel et il a encore beaucoup de talent.

Après son collège, il réussit à signer un contrat pour quelques milliers de dollars afin de rejoindre un club-école des Twins du Minnesota.

IL NE LÂCHE JAMAIS

Après une saison complète, cinquième claque dans la face. Il doit se faire opérer en raison d’une déchirure dans son épaule.

Puis, trois mois plus tard, en décembre 2015, sixième claque dans la face : il est frappé de plein fouet par une voiture et se fracture le sacrum, un os du bas du dos.

Il tente de relancer sa carrière durant deux ans, mais il en est incapable. En 2017, il annonce sa retraite et retourne dans son patelin, à Seattle. Il devient alors menuisier.

Sauf que le baseball lui manque. Trois ans plus tard, il commence à donner des cours de lanceur à des enfants.

Comme dans un film, il mesure sa vélocité et réalise qu’il peut toujours lancer à 96 miles à l’heure, c’est-à-dire, comme tous les meilleurs lanceurs au monde.

En 2021, il tente donc un retour dans le baseball dans un circuit indépendan­t à Chicago.

Il est trop fort pour la ligue. Il enregistre 39 retraits au bâton en 20 manches.

ÇA Y EST PRESQUE… OU PAS

Les Diamondbac­ks de l’Arizona sautent alors sur lui en lui faisant signer un contrat qui l’amène dans le niveau AA, soit seulement deux niveaux avant les majeures, avec les Caniches de gazon d’Amarillo, au Texas (oui oui, c’est vraiment le nom de l’équipe).

Mais il lance beaucoup de buts sur balle, et septième claque dans la face : il est congédié.

Il n’abandonne pas.

En 2022, il retourne dans une ligue indépendan­te et réussit encore à démontrer que les frappeurs ont l’air fous contre lui.

Durant la saison morte, au début de 2023, les

Red Sox lui font signer un contrat et l’envoient au niveau

AAA, celui qui précède la MLB. Booser connaît une excellente saison et réussit à lancer plus de 50 manches en une année pour la première fois de sa carrière.

Et finalement, vous vous doutez de ce qui s’est passé la semaine dernière. À 31 ans, Booser a lancé sa première manche dans le baseball majeur avec Boston.

« Le succès, c’est tomber sept fois et se relever huit fois », dit un proverbe japonais. C’est exactement ce que Cam Booser a fait après sept claques dans la face. Sources : Baseball reference, The Seattle Times, The Athletic et MLB.com

 ?? ??
 ?? PHOTO REUTERS ?? Après un parcours parsemé d’embûches, le lanceur Cam Booser a fait ses débuts dans les ligues majeures de baseball à 31 ans.
PHOTO REUTERS Après un parcours parsemé d’embûches, le lanceur Cam Booser a fait ses débuts dans les ligues majeures de baseball à 31 ans.

Newspapers in French

Newspapers from Canada