Honda obtient 5 G$ de l’État pour son complexe de 15 G$ en Ontario
L’aide du fédéral pour la construction des 4 usines est de pas moins de 2,5 milliards $
Le premier ministre Justin Trudeau et le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, ont confirmé hier, à Alliston, un investissement majeur de 15 milliards $, dont le tiers proviendra de fonds public, du constructeur japonais Honda pour bâtir quatre usines en sol ontarien.
Au total, l’aide fédérale atteindra les 2,5 G$ grâce aux crédits d’impôt à l’investissement dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques (VÉ) et celui de l’investissement dans la fabrication de technologies propres.
Côté ontarien, on injectera également 2,5 milliards $ à l’aide de mesures incitatives.
UN MILLIER D’EMPLOIS CRÉÉS
Plus de 1000 emplois seront créés dans la province voisine du Québec. On y fabriquera 240 000 véhicules par année. La production commencera dans deux ans. Honda avait déjà une autre usine en Ontario depuis 38 ans.
Usine de montage de véhicules électriques, usine de batteries, usine de traitement de matériaux cathodique avec POSCO (qui a un pied à Bécancour), usine de séparateurs... Honda veut avoir « la toute première chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques complète du Canada ».
« Nos politiques climatiques attirent des investisseurs du monde entier », a soutenu le premier ministre Justin Trudeau, devant les travailleurs de l’usine d’Alliston.
TRUDEAU DÉFEND SON APPROCHE
Interrogé par les journalistes sur l’ampleur des fonds publics octroyés, Justin Trudeau a défendu son approche de financement.
« Nous faisons des choix d’investir pour attirer ces entreprises importantes qui créent des emplois », a-t-il répondu.
« Je vois cela comme un investissement à long terme, et ça va pour les 43 milliards $ investis en Ontario », a déclaré après lui le premier ministre ontarien, Doug Ford, à ses côtés.
En après-midi, Jean-Denis Garon, porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Industrie, s’est désolé de voir qu’Ottawa utilisait une fois de plus l’argent des Québécois pour l’industrie automobile ontarienne.
LE QUÉBEC LÉSÉ, DIT LE BLOC
« Le Québec a pourtant la filière minière à sa portée et est ainsi mieux placé que quiconque pour recevoir des projets d’usine de cathodes. Il est essentiel que le Québec se positionne comme un joueur névralgique de l’industrie de la batterie et c’est en contrôlant l’ensemble de la chaîne, du minerai jusqu’à la batterie, que nous pourrons y parvenir », a-t-il déploré.
« Le fédéral doit cesser de nuire et permettre au Québec d’atteindre [son] plein potentiel », a-t-il ajouté.
« Trudeau continue d’étouffer les industries qui soutiennent l’économie canadienne, comme le développement des ressources, tout en subventionnant des industries qui ne survivent qu’avec le soutien des contribuables », a critiqué Dan McTeague, de Canadians for Affordable Energy.