Le Journal de Montreal

Si tu n’es pas malade ou à l’hôpital, ne te plains pas !

- rodger.brulotte@quebecorme­dia.com

La place des femmes devient de plus en plus importante dans le monde de l’entreprise. Ève Laurier, native d’Anjou, est la vice-présidente communicat­ions, marketing et affaires publiques de Bombardier. Ève a dû affronter les exigences qu’une femme doit subir liées aux engagement­s personnels et profession­nels.

Lorsqu’elle étudiait à l’université, son emploi d’été était à la brasserie Molson. Elle est devenue la première femme représenta­nte embauchée par Molson pour établir des liens promotionn­els et de ventes au sein des programmes universita­ires.

Elle a dit à son père qu’elle avait enfin trouvé sa place dans le monde des biscuits. La réponse de son père a été brève et autoritair­e : « Tu vas finir tes études universita­ires, point à la ligne. » Elle est très reconnaiss­ante envers Éric Martel, le président et chef de la direction de Bombardier, qui a cru en elle. Cette femme dynamique qui ne voulait pas poursuivre ses études était à l’avant-plan de l’équipe de création du nouveau logo de l’entreprise : « le Mach de Bombardier ».

Elle n’a pas pu s’empêcher de rire en me disant : « Finalement, papa avait raison que je poursuive mes études. »

Si tu n’es pas malade ou à l’hôpital, ne te plains pas de ton sort !

C’est la leçon de vie que ma mère, Louise, m’a enseignée. Elle me rappelait continuell­ement que si j’avais un problème, je devais tout simplement me retrousser les manches et trouver une solution.

Ton père était autoritair­e.

Mon père, Robert, était autoritair­e, mais tellement juste ! Il me disait toujours d’avoir du plaisir et de faire ce que je voulais, mais à la condition que je termine mes études universita­ires.

Quelle est l’influence de tes parents ?

Mon père était un associé à une firme de comptable tandis que ma mère, une fois que j’ai quitté la maison, est devenue agente d’immeubles. C’est grâce à mon père que je suis devenue une femme d’affaires, tandis que ma mère m’a inculqué l’importance de savoir comment vendre mes idées. Cependant, encore plus important, elle m’a appris comment devenir une bonne mère. Maman, c’est ma meilleure amie.

Les vacances familiales.

Mon père voyageait beaucoup pour son travail. Le vendredi soir, mon frère, ma soeur et moi, on l’attendait en pyjama. Quand il arrivait, on le rejoignait dans la voiture pour ensuite nous diriger vers Saint-Sauveur, et par la suite au Mont Habitant et à SaintAdolp­he-d’Howard.

Tu n’as jamais passé une fin de semaine à Montréal.

Tout comme dans ma jeunesse, je vais à mon chalet, cette fois au lac Gélinas à Tremblant, ou je suis en voyage d’affaires.

Tu vendais des frites et des hotdogs à Saint-Sauveur.

J’avais 13 ans lorsque je travaillai­s à la légendaire cantine Les trois feux, sur le chemin vers Morin-Heights. Chaque dimanche, j’allais à l’église de Saint-Sauveur, l’endroit où j’ai été confirmée et où j’ai fait ma première communion. Le populaire curé de l’époque, Jean Adam, me permettait à l’occasion d’agir comme servante de messe.

Tu as fréquenté plusieurs écoles au primaire.

«MAMÈREESTM­A MEILLEURE AMIE. »

– Ève Laurier

Mon père travaillai­t au centre-ville de Montréal et il a décidé que nous vivrions dans un quartier anglais. Ni ma mère ni les trois enfants ne parlions ni ne comprenion­s l’anglais. Après quelques mois, nous avons déménagé à Outremont. J’ai fréquenté quatre écoles au primaire, dont la dernière, le Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie, où j’ai terminé mes études secondaire­s.

Tu es une passionnée de la musique.

Au secondaire, j’ai aussi fréquenté le Conservato­ire de musique Vincent-d’Indy, qui m’offrait des cours de guitare, que j’adore jouer encore aujourd’hui chez des amis, dans des partys et autour de feux de camp.

Ta mère t’a mise dans un autobus pour que tu reviennes 30 jours plus tard capable de parler l’anglais.

J’avais à peine 14 ans lorsque j’ai quitté Pointe-Claire dans un autobus vers un camp d’été anglophone en Ontario. J’ai pleuré tout le long du chemin jusqu’au campement, car j’étais si malheureus­e.

Tu ne voulais plus quitter le camp d’été.

L’ironie de la situation, c’est que j’ai pleuré tout le long du chemin du retour, 30 jours plus tard, parce que je ne voulais plus rentrer à la maison.

Tu as fait une excursion de 21 jours en canoé.

C’était une expérience incroyable, car je devais apporter ma nourriture, sans savoir que les ours allaient essayer de la voler. Nous faisions le portage de trois canoés sur une distance de plusieurs kilomètres et nous couchions dans une tente. Nous étions neuf personnes parties à la découverte de l’inconnu en canoé.

Qu’as-tu appris de cette excursion ?

Aussi amusant que cela puisse paraître, j’ai appris à vivre dans des conditions que je n’avais jamais connues auparavant. Les moustiques qui nous attaquaien­t, les bruits des animaux sauvages qui nous entouraien­t, les bruits de l’eau, le brûlant soleil, sans oublier le fait de se déplacer sous la pluie.

Cela a-t-il aidé ton cheminemen­t profession­nel ?

Oui ! J’ai eu l’impression d’accomplir quelque chose qui n’était pas dans ma vie quotidienn­e. J’ai pu me rendre compte que je n’étais plus aussi vulnérable face aux différents défis que je devais relever.

Tu as osé défier ton père.

Mon père voulait que je fasse mon cégep au Collège Jean-de-Brébeuf. Moi, j’avais choisi le Collège Marianopol­is pour améliorer mon anglais. Après avoir fait son enquête, il a accepté mon choix.

La réalité de la vie te frappe chaque soir.

Le plus bel exemple est survenu cette semaine. Après le lancement du nouveau logo de Bombardier, mon fils Édouard m’attendait à la maison pour que je lui fasse à manger, que je l’aide à faire ses devoirs et passe du temps de qualité avec lui. Il fait partie de ma vie quotidienn­e, car tous mes collègues de travail et les membres de mon équipe de communicat­ion m’entendent parler des exploits d’Édouard chaque jour. Mon fils est l’amour de ma vie.

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PHOTO FOURNIE PAR BOMBARDIER La vice-présidente communicat­ions, marketing et affaires publiques de Bombardier, Ève Laurier, à bord d’un appareil de la compagnie.

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