LA CARIE DENTAIRE, TROP BANALISÉE
Même si elle est extrêmement répandue chez les enfants et coûte une fortune en soins de santé, la carie dentaire est trop banalisée dans la société, déplorent des dentistes.
« Ça fait mal, une rage de dents. C’est vraiment une maladie, et les gens ont tendance à voir les dents à part du corps, constate Étienne Caron, président de l’Association des dentistes pédiatriques du Québec. Toute la morbidité que ça amène, c’est très problématique. Et ça coûte très cher. »
« Longtemps, les soins dentaires ont été considérés à part de la santé de l’être humain. C’est un peu dur de comprendre la logique derrière ça. Tranquillement, on s’y intéresse de plus en plus », observe la Dre Liliane Malczewski, présidente de l’Ordre des dentistes du Québec.
« ON EST TRÈS EN RETARD »
L’examen dentaire est couvert pour les enfants jusqu’à 10 ans par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Pourtant, moins de 80 % des petits Québécois avaient consulté un dentiste avant l’âge de 5 ans, montrent les statistiques de la RAMQ depuis 2015.
« On est très en retard dans nos politiques de santé publique pour la carie de la petite enfance, déplore Marie-Ève Asselin, cheffe du département de médecine dentaire de l’hôpital Sainte-Justine. Il y a énormément de chemin à faire pour améliorer nos statistiques. »
Selon plusieurs dentistes, l’éducation de la société quant à l’importance de l’hygiène dentaire devrait être grandement améliorée, notamment en renseignant mieux les parents (cours prénataux, chez le médecin, à l’école, etc.)
Et même si les enfants n’aiment pas se brosser les dents, les parents ne doivent pas abdiquer, insistent plusieurs spécialistes.