Coupable de meurtre au premier degré
Elle était accusée d’avoir torturé et tué un homme
Une Montréalaise accusée d’avoir torturé et tué un homme lors d’une fête entre amis à Lachine en 2021 est reconnue coupable de meurtre au premier degré.
Véronique Manceaux est restée impassible lorsqu’un juré a prononcé le mot « coupable » à deux reprises samedi matin au palais de justice de Montréal. Le jury délibérait depuis mardi.
La femme de 38 ans est donc reconnue coupable du meurtre au premier degré et d’outrage au cadavre de Jimmy Méthot à Lachine.
Le verdict signifie que le jury a conclu que le meurtre était soit prémédité, soit commis dans un contexte de séquestration. Or, comme les délibérations sont secrètes, il ne sera pas possible de le savoir.
En septembre 2021, un groupe d’amis s’était réuni chez Manceaux quand une dispute a éclaté, possiblement parce que l’accusée avait fumé du crack et qu’elle croyait que M. Méthot, 27 ans, était un « espion » à la solde de son ex-copain.
Puis, Manceaux a commencé à frapper la victime, qui a sans succès tenté de fuir.
Ses assaillants, dont un mineur, lui ont ensuite servi un « dernier repas », puis l’ont forcé à boire du liquide inflammable.
« Je ne veux pas crever comme ça », aurait alors lancé Jimmy Méthot, selon ce qu’une témoin, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, a raconté au procès.
Il s’agissait là de ses dernières paroles. « Ça n’avait aucun sens, il a été poignardé à plusieurs reprises », a-t-elle affirmé.
Un nettoyage des lieux a ensuite été effectué, avec l’aide d’une amie de Manceaux.
« Elle m’a dit qu’ils ont pris une machette et qu’ils ont couru après un gars et qu’ils ont viré fous sur lui au point où c’était un massacre », a témoigné Christina Saulnier.
CACHÉ AU JURY
Les jurés ne savaient toutefois pas que quelqu’un avait dénoncé Manceaux aux autorités et que les policiers avaient découvert le corps mutilé dans un baril situé dans le garage de la résidence, puisque la preuve avait été recueillie illégalement.
Les expertises en pathologie, en chimie, en toxicologie et en biologie sur la victime n’avaient donc pas pu être présentées au jury.
Les éléments de preuve qui se trouvaient dans le garage où la victime avait été retrouvée ainsi que des pans entiers de l’interrogatoire de l’accusée par les enquêteurs avaient été déclarés inadmissibles en preuve par le juge Daniel Royer peu avant le début du procès de Véronique Manceaux.
Une sergente-détective avait notamment comparé l’accusée à « un monstre, une tueuse de sang-froid qui aime torturer les gens ».
Manceaux écope automatiquement de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.
Elle sera toutefois de retour en cour au début mai en vue des représentations sur sentence.
Manceaux est défendue par Mes Carl Fortin Devost et Fanie Lacroix, tandis que Me Marie-Claude Bourassa et Me Jasmine Guillaume officient pour la Couronne.