Le Journal de Montreal

Dix chansons marquantes

Jean-Pierre Ferland a marqué le Québec avec sa voix et sa plume. Truffé de succès, son vaste catalogue n’a d’égal que ceux de la royauté artistique de la Belle Province. De Jean-Pierre à Partir au vent, le Montréalai­s né le jour de la Saint-Jean 1934 a la

- FÉLIX DESJARDINS, Le Journal de Montréal

LES IMMORTELLE­S (1961)

Alors qu’il en était à ses balbutieme­nts comme artiste et parolier, Jean-Pierre Ferland attire l’attention grâce à son opus Rendez-vous à la Coda, fortement inspiré par ses cousins de l’Hexagone. Les immortelle­s contient les vers « Et le plus se tresse ma chanson, le plus je pense, que ce qui meurt a plus de poids et d’importance », tristement d’actualité aujourd’hui.

FEUILLES DE GUI (1962)

C’est grâce à la parution de Feuilles de gui que Jean-Pierre Ferland est devenu un incontourn­able du paysage musical québécois. « Ditesmoi comment, mère, écrit-on le mot “paix” ? » demande-t-il sur le morceau lui ayant permis de remporter le grand prix du Gala internatio­nal de la chanson à Bruxelles.

JE REVIENS CHEZ NOUS (1968)

Ferland sillonne le Québec, l’Ontario et les provinces maritimes en tournée au milieu des années 1960 et son indéniable talent le mène finalement à Paris. Affecté par le mal du pays, il écrit Je reviens chez nous dans une chambre d’hôtel du 16e arrondisse­ment. Patrick Bruel, Nana Mouskouri et Ginette Ravel ont tous repris ce grand classique de la chanson francophon­e.

MARIE-CLAIRE (1969)

C’en est devenu un cliché, mais Ferland aimait beaucoup, beaucoup faire la cour à des femmes. Marie-Claire est une ode à l’amour innocent, naïf et florissant. « Ce n’était pas pour pêcher la truite qu’elle s’étendit sur mon radeau », chante-t-il avec une pointe d’humour dont lui seul détenait le secret. UN PEU PLUS LOIN (1969) Renommé Un peu plus haut, un peu plus loin quelques années plus tard, cet hymne épique prouve surtout ses talents de parolier. Si sa version peine à trouver écho dans les foyers québécois, celle de Ginette Reno à la Fête nationale de 1975 permet de l’immortalis­er à jamais parmi les plus grands textes québécois.

LE PETIT ROI (1970)

Aux yeux de plusieurs, l’emblématiq­ue Jaune a annoncé le début d’une nouvelle ère culturelle au Québec. S’entourant de producteur­s ferrés et de musiciens recherchés aux États-Unis, Ferland déroge à la chanson classique française et imprègne ses puissants textes d’arrangemen­ts complexes. Portant sur le passage tortueux à l’âge adulte, Le petit roi est un incontourn­able.

LE CHAT DU CAFÉ DES ARTISTES (1970)

Comment s’en tenir à un seul morceau de l’oeuvre cohérente de Jaune ? S’appuyant sur une instrument­ation orchestral­e qui aurait pu servir de toile de fond pour un film de James Bond, Ferland raconte ici la décrépitud­e de l’artiste. À l’image de ce chapitre de sa vie, il verse davantage dans le Beatles que dans le Brassens.

T’ES BELLE (1992)

Après une halte de presque une décennie, Ferland revient à la charge avec Bleu blanc blues, où il appose ses textes inspirés à des ambiances représenta­tives de leur époque, assorties de synthés kitsch et de lignes de basse entraînant­es. T’es belle, énième sérénade de son catalogue, en est le point culminant.

ÉCOUTE PAS ÇA (1995)

Grâce à cet album du même titre, Ferland met la main sur le Félix de l’auteur ou compositeu­r de l’année. Cette chanson éponyme est en quelque sorte un condensé de sa carrière. Un texte fort s’adressant à une conquête, une guitare acoustique, un climax musical psychédéli­que : tous les éléments y sont.

UNE CHANCE QU’ON S’A (1995)

La longévité de Ferland est une de ses qualités les plus impression­nantes, et la parution du plus grand succès de sa carrière près de 40 ans après le début de celle-ci en est la preuve. Une chance qu’on s’a est un plaidoyer à l’amour inconditio­nnel et une oeuvre qui a été reprise à d’innombrabl­es reprises.

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Jean-Pierre Ferland sur scène à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré.

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