Le Journal de Montreal

L’ÉTUDIANT DE 33 ANS QUI RÊVE ENCORE ÀLALNH

La carrière d’Alex Chiasson a été mise sur pause pendant un an, mais le Québécois est loin d’avoir dit son dernier mot

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La carrière d’Alex Chiasson est une histoire de persévéran­ce et de travail acharné. À six occasions en 11 saisons dans la LNH, le Québécois a signé des essais profession­nels avec une équipe avant les camps d’entraîneme­nt. À six occasions, il a dû trimer fort durant les entraîneme­nts et les matchs, au milieu de recrues talentueus­es et d’autres vétérans affamés, afin d’obtenir un contrat avec le grand club.

Certains de ces essais ont été couronnés par la plus belle des récompense­s, comme celui avec les Capitals, en 2017, avec qui il a finalement porté la coupe Stanley à bout de bras.

Ou encore, celui avec les Griffins de Grand Rapids, il y a deux ans, qui l’a mené à terminer la saison avec les Red Wings de Detroit. Mais le dernier s’est conclu dans la douleur.

Le 1er octobre dernier, le jour de son 33e anniversai­re, les Bruins de Boston annonçaien­t à l’attaquant qu’ils ne lui offriraien­t pas de poste au sein de l’équipe.

Les semaines qui ont suivi n’ont pas été faciles. « Si tu m’avais parlé en octobre, on n’aurait pas eu la même discussion », souligne Chiasson.

LE MOT QUI FAISAIT PEUR

C’est qu’un mal de plus en plus important lui tenaillait la hanche. Et quand le verdict de l’interventi­on chirurgica­le est tombé, le hockeyeur de Québec s’est mis à se poser beaucoup de questions.

« Je n’avais jamais subi de grosse blessure depuis mes débuts dans la LNH, expliquet-il. Juste des petits bobos, ici et là. Le mot “opération”, pour moi, c’était gros »

Chiasson craignait la suite, ce qui arriverait après l’interventi­on. La rééducatio­n se passerait-elle bien ? Et si le chirurgien découvrait une blessure plus sérieuse encore ?

Parce que oui, malgré la trentaine et le fait que sa carrière ne fut pas un long fleuve tranquille, l’ailier droit, fort de ses 651 matchs et 233 points dans la LNH, rêvait toujours d’en disputer un 652e. Et plus encore.

Il y rêve toujours, d’ailleurs. Alex Chiasson a recommencé à patiner à la mi-avril, 12 semaines après son opération.

« J’ai une grande passion pour le hockey, une grande passion pour ce que j’ai fait dans ma carrière », sourit-il au bout du fil, en mentionnan­t notamment ces trois saisons chez les Oilers de Connor McDavid, une organisati­on avec laquelle il aurait aimé poursuivre l’aventure encore plus longtemps.

Chiasson, donc, travaille en ce moment d’arrache-pied afin de mettre toutes les chances de son côté. Et s’il aspire encore à la LNH, il garde toutes les portes ouvertes. « Ça pourrait être l’Europe, ça pourrait être la Ligue américaine aussi. »

« Je veux juste jouer au hockey encore. »

IL TERMINE SON DIPLÔME

Le grand attaquant de 6 pi 4 po s’entraîne en ce moment dans les installati­ons de l’Université de Boston, son alma mater, où il a joué durant trois saisons dans la NCAA.

Mais il n’y fait pas que du hockey. Chiasson remplit du même coup une promesse faite à ses parents, il y a 12 ans, quand le choix de deuxième tour des Stars de Dallas a fait le saut du circuit universita­ire aux rangs profession­nels.

« Je termine mon diplôme. Il me reste six cours pour l’avoir. C’est une chose à laquelle je pensais depuis quelques années, qui est très importante dans ma famille, et là, avec mon opération, je me suis dit que j’aurais plus de temps dans mon horaire. »

L’étudiant suit actuelleme­nt un cours sur l’histoire et l’économie de la Chine. Et s’il admet qu’il était un peu rouillé au départ, Chiasson affirme aussi que ses années dans le hockey profession­nel lui facilitent maintenant la tâche.

« Ça m’a vraiment permis d’améliorer mon anglais. Maintenant, je n’ai pas à relire les textes deux ou trois fois avant de bien comprendre. »

INFATIGABL­E TRAVAILLEU­R

Pour l’instant, le hockeyeur suit son cours de façon virtuelle, le beau-fils de Stu Barnes – il est marié avec sa fille, Riley – n’exclut pas d’aller en classe durant la session d’été.

Le tout en continuant à mettre les bouchées doubles à l’entraîneme­nt, dans l’espoir de pouvoir prolonger cette carrière qui n’en est pas à une fois près de déjouer les pronostics.

Après tout, le sympathiqu­e et volubile Alex est reconnu dans le milieu comme un ardent travaillan­t. Il préfère, toutefois,

dire qu’il s’est forgé au fil des ans une grande éthique de travail, qui lui vient de sa famille.

« Tu ne peux pas laisser tout reposer sur ton talent et le travail, c’est devenu une partie de moi. Bien manger, bien m’entraîner. Si je peux tenter de m’améliorer même de 5 %, de rattraper l’écart qui me sépare des autres, alors je vais essayer de le faire. »

« Je pense que c’est ça aussi que c’est ce qui m’a aidé dans le hockey. J’ai toujours, j’ai toujours eu cette passion d’essayer de m’améliorer. »

UNE DERNIÈRE CHANCE

Et cette fois, Chiasson le fait avec l’espoir d’obtenir à tout le moins un autre essai profession­nel pour la prochaine saison.

« Dans la position où je suis, je me rends compte que j’ai eu une dernière chance de poursuivre ma carrière. Et quand je pense à tout ce que j’ai obtenu durant ma carrière, ça m’aide vraiment à me motiver. »

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 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AFP ?? La dernière fois qu’Alex Chiasson a porté les couleurs d’une équipe de la LNH, c’était avec les Red Wings de Detroit, lors de la saison 2022-2023.
PHOTO D’ARCHIVES, AFP La dernière fois qu’Alex Chiasson a porté les couleurs d’une équipe de la LNH, c’était avec les Red Wings de Detroit, lors de la saison 2022-2023.

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