Antiracisme ? La mauvaise foi déguisée en vertu
Le gouvernement du Québec sait-il ce qu’il finance ?
C’est la question que se pose la lectrice qui porte ce qui suit à mon attention.
L’Institut F est un organisme communautaire montréalais à but non lucratif dont la mission est, selon l’énoncé de mission qu’on peut lire sur son site, de « promouvoir l’épanouissement des femmes et des jeunes musulman·e·s de diverses origines ainsi qu’un meilleur vivre ensemble au Québec ».
Il a publié une brochure pour, dit-il, « stimuler la réflexion » et « offrir des pistes de réflexion ».
Le document est réalisé « en partenariat » avec la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec.
PERLES
J’ai lu les 49 pages. Contentons-nous de parcourir ensemble la page 6. Voici des passages :
« Le racisme est une idéologie basée sur la croyance que les personnes blanches de descendance européenne (ainsi que les pratiques et les valeurs qui leur sont associées) représentent l’universel et le modèle privilégié à suivre. »
Voilà l’unique définition.
Je n’ai rien trouvé sur la possibilité que des personnes qui ne sont pas blanches puissent être racistes elles aussi.
Le racisme est donc un virus hautement sélectif. Seuls les Blancs en sont atteints.
« De nos jours, le racisme se manifeste parfois plus subtilement qu’auparavant : on est ainsi passé du racisme biologique, basé sur la supériorité de la race blanche et l’infériorité des autres, à un nouveau racisme basé sur l’incompatibilité culturelle. »
Voici, selon le document, des exemples de racisme fondés sur « l’incompatibilité culturelle ».
« Leur religion n’est pas compatible avec notre mode de vie. »
Un instant.
Toutes les religions ont leurs franges extrémistes. Conséquemment, se pourrait-il que des croyants qui pensent, par exemple, que l’homosexualité est un péché et que la femme fut créée pour servir l’homme, et qui agissent en conséquence, aient des modes de vie incompatibles avec nos valeurs ? Je pense que oui.
Un autre exemple de supposé
Le racisme serait donc un virus hautement sélectif. Seuls les Blancs seraient atteints. Vraiment ?
racisme fondé sur « l’incompatibilité culturelle » ?
« Leur façon de se vêtir est en opposition avec nos valeurs féministes. »
Subtile comme un camion, cette façon d’essayer de faire passer le refus du hijab et d’autres vêtements à caractère religieux pour du racisme.
LOI 21
Si ce n’est pas « en opposition avec nos valeurs féministes », serait-ce parce qu’il existerait quelque chose comme un islamoféminisme ? J’ironise à peine.
Je poursuis : « Ce néoracisme implique que les autres doivent se plier à des manières de faire qui sont plus acceptables selon le groupe majoritaire. »
Bref, demander à des gens de se vêtir d’une façon qui épouserait davantage les moeurs de la société majoritaire, au minimum quand on exerce certaines fonctions dans lesquelles la neutralité est importante, serait du « néo-racisme ».
La loi 21, selon cette logique, serait donc « néo-raciste ».
Je repose la question du début : le gouvernement du Québec sait-il ce qu’il finance ?