Le Journal de Montreal

GND prend sa « part de responsabi­lité »

La co-porte-parole de Québec solidaire, Émilise Lessard-Therrien, quitte ses fonctions après quatre mois

- NICOLAS LACHANCE

Épuisée, la co-porte-parole de Québec solidaire, Émilise LessardThe­rrien, a quitté ses fonctions quatre mois après avoir été élue. Le chef parlementa­ire Gabriel Nadeau-Dubois assume sa part de responsabi­lité dans cet « échec », mais ne pense pas que la formation de gauche soit en crise.

La politicien­ne et agricultri­ce de 33 ans, qui était en arrêt de travail depuis plusieurs semaines, a annoncé sa démission dans une lettre publiée hier sur Facebook.

« Quatre mois à peine ont suffi à m’épuiser. Complèteme­nt », a écrit l’ex-députée élue au poste de porte-parole en novembre dernier.

Émilise Lessard-Therrien a indiqué avoir brigué le poste de co-porte-parole pour défendre une certaine vision du parti, voulant exclure les « habituels compromis, les calculs d’image et les indicateur­s de votes ».

L’ex-députée de Rouyn-Noranda–Témiscamin­gue a déploré avoir en vain essayé « d’insuffler un nouveau souffle au parti », sans pouvoir influer sur la machine solidaire déjà en marche.

« Les différente­s visions se sont entrechoqu­ées, me paraissant difficilem­ent compatible­s, grafignant au passage mes motivation­s profondes à être co-porte-parole de Québec solidaire », a notamment écrit l’ex-députée solidaire, sans jamais nommer son collègue masculin Gabriel Nadeau-Dubois.

Elle a tenté « d’influencer le cadre de réflexion et de décision, mené ou nourri par une petite équipe de profession­nel. le.s tissée serrée autour du porte-parole masculin », décrit-elle.

Mme Lessard-Therrien affirme s’être « fait gronder ou culpabilis­er » pour des prises de parole. « J’ai commencé à avoir peur, peur de dire, peur de ne pas être entendue », a-t-elle écrit.

ÉCHEC DE LA GREFFE

Le chef parlementa­ire et co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, s’est dit attristé et surpris du départ de sa nouvelle co-porte-parole.

« Que ça se termine aussi abruptemen­t, c’est sûr que c’est d’une grande tristesse […] et je réitère que je prends la… ma part de responsabi­lité dans cet échec », a-t-il dit, se disant surpris.

« Je ne croyais pas qu’on était, disons, à la veille d’une démission ».

Gabriel Nadeau-Dubois a signalé qu’il aurait aimé poursuivre la transition entamée avec Émilise Lessard-Therrien. « On a travaillé très fort, j’ai travaillé très fort dans les derniers mois pour que ça fonctionne », a-t-il soutenu.

Le parti a échoué dans son défi de faire fonctionne­r la nouvelle alliance avec une co-porte-parole extraparle­mentaire, a-t-il signalé. Force est de constater que la greffe entre lui et Mme Lessard-Therrien n’a pas pris.

QS DANS UNE MAUVAISE PASSE

Comme le rapportait Le Journal samedi, QS traverse une mauvaise passe. Après une campagne électorale coûteuse, le parti a dû remercier trois employés.

Il y avait peu d’argent pour aider Émilise qui souhaitait rester en Abitibi pour travailler, signale-t-on en coulisses. Mais la transition était en cours, dit-il.

De son côté, Gabriel Nadeau-Dubois ne pense pas que la formation solidaire soit en crise, et cela, malgré les dures critiques évoquées par Émilise lors de son départ.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, MARC-ANDRÉ GAGNON ?? Émilise Lessard-Therrien et Gabriel Nadeau-Dubois, photograph­iés en novembre dernier, après qu’elle a été choisie comme nouvelle co-porte-parole de Québec solidaire au congrès du parti, à Gatineau.
PHOTO D’ARCHIVES, MARC-ANDRÉ GAGNON Émilise Lessard-Therrien et Gabriel Nadeau-Dubois, photograph­iés en novembre dernier, après qu’elle a été choisie comme nouvelle co-porte-parole de Québec solidaire au congrès du parti, à Gatineau.

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