Le Journal de Montreal

Vivre dans les déchets, la chaleur et les insectes

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RAFAH | (AFP) Dehors, les déchets s’empilent et les mouches et moustiques prolifèren­t, dégradant encore plus les conditions de vie des déplacés vivant dans des tentes de fortune à Rafah, où s’entassent désormais 1,5 million de personnes à la lisière sud de la bande de Gaza.

La semaine dernière, les températur­es ont dépassé les 30 degrés, transforma­nt ces abris de toile et de plastique en fournaises.

Sur un terrain de cette ville palestinie­nne à la frontière avec l’Égypte, une vingtaine de ces tentes ont été installées. Au-dessus, une grande toile, faite d’un tissu sombre et très fin, a été tendue, protection dérisoire contre le soleil et la chaleur qui monte en cette fin du mois d’avril.

TRANSMISSI­ON DE MALADIES

Dans ces conditions, impossible de garder de l’eau fraîche ; « l’eau que nous buvons est chaude », raconte à l’AFP Ranine Aouni al-Arian, déplacée de Khan Younès.

« Les enfants ne supportent plus la chaleur ni les piqûres de mouches et de moustiques », explique-t-elle. Dans ses bras, son bébé a le visage recouvert de boutons d’insecte, et elle peine à trouver « un traitement ou une solution » à ces piqûres.

Autour d’elle gravite une nuée incessante de mouches et d’insectes.

Sous sa tente, dormir est devenu compliqué, car « nous nous réveillons à cause des piqûres de moustiques », déplore-t-il, inquiet notamment de « la transmissi­on de maladies » par ces insectes.

L’Organisati­on mondiale de la santé avait averti en janvier d’un bond de maladies infectieus­es comme l’hépatite A, à cause des conditions insalubres.

« Les déchets continuent de s’accumuler et l’eau courante se fait rare. À mesure que les températur­es se réchauffen­t, le risque de propagatio­n des maladies augmente » dans Gaza, a prévenu l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestinie­ns, dans une publicatio­n sur X, vendredi.

BOURDONNEM­ENT DES DRONES

« Nous vivons un véritable enfer », raconte Hanane Saber, déplacée de 41 ans. Ses enfants ont souffert de coups de chaleur, et restent désormais à l’extérieur de la tente, devenue invivable.

« Je me sens aussi épuisée à cause de la chaleur, en plus des moustiques et des mouches qui sont partout et nous dérangent jour et nuit », dit-elle, sa voix couvrant à peine le bourdonnem­ent constant des drones et avions israéliens.

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