Jean-Pierre Ferland et l’amour des femmes !
Jean-Pierre Ferland est mort samedi. Depuis, les hommages pleuvent. Tous parlent avec raison d’une figure immense de la culture québécoise. Nous avons tous, à plusieurs reprises dans notre vie, fredonné ses chansons.
D’autant qu’elles parlaient souvent d’amour. Et plus particulièrement, de l’amour des femmes.
C’est ici que l’oeuvre de Ferland, qui n’avait rien d’un polémiste ou d’un militant, porte une charge terriblement subversive pour notre époque puritaine, hostile à l’amour entre les deux sexes.
DÉSIR
On le sait, le désir masculin est désormais suspect. On l’associe à une supposée « culture du viol » dans laquelle baigneraient tous les mâles d’Occident. Il faudrait le déconstruire.
Quant aux femmes qui aiment les hommes, on les suppose aliénées, prisonnières de leurs bourreaux.
Ferland aimait la beauté des femmes, et il aimait leur dire. Mais un homme qui oserait dire cela aujourd’hui serait suspecté du pire.
Il serait à tout le moins jugé inconvenant, car soupçonné de la réduire à son apparence.
Ne cherche-t-on pas à mettre dans la tête des jeunes générations que le compliment est la première étape de l’agression ?
Nous avons chassé les curés de nos vies sans nous rendre compte que de nouveaux professeurs de morale néoféministes prenaient leur place. Dans cet environnement, les chansons de Ferland sont revigorantes !
Ce sont celles d’un homme qui chante la beauté féminine, je l’ai dit, mais aussi la séduction, le flirt, le mariage, les passions de passage comme les amours qui ne doivent pas mourir.
PURITANISME
Ce sont celles d’un séducteur qui ne croyait pas que le séducteur était l’autre nom du pervers, et qui savait finalement que la vie serait infiniment moins belle si les sexes se boudaient.
Il faudrait bien sortir de notre époque morbide.
Jean-Pierre Ferland, avec ses chants évidemment courtois et un peu grivois, nous donne la marche à suivre.