Québec solidaire, un boys club ?
En annonçant sa démission surprise moins de six mois après son élection comme porte-parole féminine de Québec solidaire, Émilise Lessard-Terrien redonne un coup de pied au nid de guêpes et relance les débats sur la place grandissante de Gabriel Nadeau-Dubois dans son parti et dans l’espace public.
Les rumeurs et l’absence complète du nom de Nadeau-Dubois dans la publication d’Émilise Lessard-Terrien sur les réseaux sociaux pointent directement son leadership et son entourage comme source du problème.
LA PLACE DES FEMMES
On se souviendra que Catherine Dorion avait éclaboussé le porte-parole masculin du parti dans son livre Les têtes brûlées. Plusieurs avaient rejeté ses critiques du revers de la main, puisqu’il était évident qu’entre ces deux « vedettes » le courant n’aurait jamais pu passer.
Avec Émilise Lessard-Terrien, la question ressurgit quant à la place que peuvent occuper d’autres figures fortes auprès du chef parlementaire du parti, principalement des hommes. Dans la foulée de la saga de l’élection dans Jean-Talon, on se demande quelle place il reste désormais aux femmes chez QS.
Si certains blâment la garde rapprochée de Nadeau-Dubois, d’autres le pointent personnellement et réclament sa démission.
POUSSÉE DE CROISSANCE
Quand un enfant a une poussée de croissance, il ressent souvent des douleurs physiques. Chez les anglos, on appelle ça des growing pains, des douleurs de croissance.
Québec solidaire en est justement à cette étape de son développement. Pour sortir de la marge et étendre son rayonnement hors des grands centres, il n’a d’autre choix que de se structurer de manière plus traditionnelle. Cette tentative de croissance ne se fait pas sans douleur.
Les valeurs de gestion collective du parti ont peut-être atteint leur limite.
Il faut maintenant un chef ou une cheffe de parti qui dicte les orientations, prend les décisions et prend, surtout, toute la place, ce que Mme Lessard-Terrien n’a pas voulu accepter.