Les syndiqués de l’usine Safran de Mirabel disent oui à un mandat de grève
Sans contrat de travail depuis janvier, les employés de la société aéronautique française Safran, de Mirabel, viennent de doter leur syndicat d’un mandat de grève, appuyé par 99,1 % de leurs membres.
Les négociations en cours depuis quelques semaines reprennent ce matin, après une assemblée tenue vendredi soir dernier. Mais leur syndicat dispose maintenant de la possibilité de suspendre la production à tout moment jugé opportun.
Ces installations de Mirabel, qui comptent 250 salariés, sont spécialisées dans la conception et la fabrication de trains d’atterrissage pour l’industrie aérienne. Elles fournissent des composantes majeures qu’on retrouve sur de nombreux appareils d’Airbus (A320, A330, A340, A350) et du fameux 787 Dreamliner de Boeing.
« Que l’on rappelle constamment que nous sommes les leaders de notre domaine nous rend fiers, explique le président du Syndicat des travailleurs de Safran, Michael Durand. Mais nous voudrions faire comprendre à la direction que pour demeurer le leader que nous sommes, elle se doit d’être aussi un leader au niveau des conditions de travail, ce qui n’est pas le cas actuellement. »
RATTRAPAGE SALARIAL DEMANDÉ
Au terme d’une convention collective d’une durée de six ans, les employés se plaignent de retards importants à tous les niveaux, soit les assurances collectives, le régime de retraite et les salaires. Sur ce dernier point, les travailleurs exigent un rattrapage de 12 % dès la première année, augmentation que la direction de Safran ne serait pas encore prête à consentir.
« C’est incompréhensible qu’une multinationale française de haute technologie ne puisse pas maintenir ou même améliorer le pouvoir d’achat de ses employés », affirme Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN, qui représente les employés de l’usine de Mirabel, en opération 24 heures sur 24, sept jours par semaine. Lors de l’assemblée de vendredi soir, 87 % des quelque 130 travailleurs d’usine ont participé au vote.
Le conglomérat français compte
83 000 employés. En 2023, son chiffre d’affaires s’est établi près de 34 milliards $ CA (23,2 milliards d’euros).