Voici son plan pour les élections du 5 novembre
WASHINGTON | (AFP) Laisser le champ libre aux États qui interdisent l’avortement, déployer l’armée pour expulser les immigrants, conditionner le soutien militaire aux alliés de l’Amérique : Donald Trump esquisse les contours de ce que serait un second mandat, dans un long reportage publié hier par le magazine Time.
L’ancien président républicain, candidat à l’élection de novembre contre Joe Biden, a été interrogé sur ce qu’il ferait en cas de victoire en novembre, y compris en matière d’interruption volontaire de grossesse, un thème important de la campagne.
Donald Trump indique qu’il laisserait le champ libre aux États et n’opposerait pas son veto à une loi fédérale restreignant très sévèrement le droit à l’IVG s’ils décidaient de poursuivre en justice des femmes ayant avorté au-delà de la date limite. « Je n’ai pas à être à l’aise ou pas à l’aise » avec cette perspective, dit-il.
« Les États prendront cette décision », ajoute-t-il, en référence à une décision de la Cour suprême de 2022, qui a mis fin à la protection fédérale du droit à l’avortement et renvoyé cette compétence aux États.
EXPULSIONS MASSIVES
Sur l’immigration, autre sujet central en vue de l’élection, le républicain répète qu’il procéderait à des expulsions massives.
« La Garde nationale (NDLR : un corps d’armée relevant des États) devrait être capable de s’en charger. Si ce n’est pas le cas, j’utiliserais l’armée », donc les troupes fédérales, a-t-il dit à Time.
En ce qui concerne l’aide à l’Ukraine, Donald Trump indique : « Je ne donnerai [pas plus d’assistance] si l’Europe ne commence pas à faire autant » que les États-Unis.
« Je pense que l’ennemi de l’intérieur est, dans de nombreux cas, bien plus dangereux pour notre pays que les ennemis extérieurs de la Chine, de la Russie et d’autres », affirme Donald Trump, qui a plusieurs fois chanté les louanges de dirigeants autoritaires.
GRACIER SES SUPPORTEURS
Il se dit « absolument » prêt à gracier toutes les personnes condamnées pour avoir envahi le Capitole le 6 janvier 2021, dans une tentative d’empêcher le Congrès de certifier la victoire de son adversaire Joe Biden.
Interrogé sur la possibilité de violence politique dans la foulée du scrutin de novembre, Donald Trump, poursuivi entre autres pour son rôle dans l’assaut du 6 janvier et pour fraude électorale dans l’État de Géorgie, répond : « Si nous ne gagnons pas, vous savez, cela dépend. »
Le républicain, qui n’a jamais reconnu la victoire de son adversaire démocrate en 2020, estime que si la Cour suprême ne lui consacre pas, comme il exige, l’immunité présidentielle, Joe Biden « sera poursuivi pour tous ses crimes ».