Le Journal de Montreal

Un nouveau contrat qui pourrait faire mal aux patients

- PATRICK BELLEROSE

L’enregistre­ment audio d’une réunion entre des gestionnai­res du réseau de la santé témoigne de la vive inquiétude suscitée dans certaines régions par le nouveau contrat unique pour les agences de placement de personnel.

Notre Bureau parlementa­ire a eu accès à deux rencontres virtuelles entre la directrice des acquisitio­ns de services au Centre d’acquisitio­ns gouverneme­ntales et ses vis-à-vis des divers CISSS et CIUSSS.

Alexa Harvey a tenu ces séances d’informatio­n afin d’expliquer les diverses implicatio­ns de l’immense contrat unique qui s’applique désormais à la grandeur de la province pour le recours à des infirmière­s, préposés aux bénéficiai­res (PAB) ou autres employés prêtés par des agences privées.

Désormais, l’ensemble des établissem­ents doivent opérer à l’intérieur de cet accord d’une valeur de 990 millions $, en attendant la fin graduelle du recours aux agences de placement de personnel.

Mais au cours de la conversati­on, une gestionnai­re a fait part de ses vives inquiétude­s, puisque désormais les préposés aux bénéficiai­res non formés issus des agences ne peuvent plus être utilisés dans le réseau. Québec souhaite plutôt que ceux-ci soient embauchés directemen­t par les établissem­ents et entament leur formation sur place.

« CATASTROPH­E »

La gestionnai­re en question affirme qu’en raison de cette nouvelle règle, seulement environ 10 % des requêtes pourront être comblées pour les préposés aux bénéficiai­res puisque la plupart des ressources des agences n’ont pas reçu de formation formelle.

« Je vous le dis, chez nous, la catastroph­e est appréhendé­e au 18 mai », affirme-t-elle en demandant une prolongati­on de l’ancien contrat pour sa région.

Se disant « très préoccupée », elle confie devant ses collègues que « des résidents n’auront pas de services au-delà du 18 mai », faute de pouvoir combler ses besoins en PAB.

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