Environ 140 cerfs abattus à Montréal
Les bêtes sont beaucoup trop nombreuses dans l’est
L’administration Plante ira de l’avant avec l’abattage par arme à feu de plus des trois quarts des 165 cerfs de l’est de Montréal d’ici la fin de l’année.
« Ce qui nous a été recommandé par le comité d’experts, c’est d’y aller avec des tireurs professionnels. Notre objectif, c’est de diminuer la souffrance animale », a souligné la responsable des grands parcs au comité exécutif de la Ville de Montréal, Laurence Lavigne Lalonde hier.
La population de cerfs de Virginie a plus que triplé dans le parc de la Pointe-auxPrairies, passant de 40 à 140 individus en 10 ans. La Ville a aussi recensé 25 individus au Bois d’Anjou lors de son premier inventaire en 2024. C’est une densité de 5 à 9 fois plus élevée que celle jugée acceptable pour préserver l’écosystème.
L’objectif est d’en abattre entre 138 et 147 pour arriver à la densité recommandée, qui est de 5 à 7,5 cerfs au kilomètre carré.
TIREURS PROFESSIONNELS
La Ville lancera un appel d’offres prochainement pour faire affaire avec une firme de tireurs professionnels pour abattre les bêtes, dont la viande sera donnée à des banques alimentaires.
Le comité d’experts mis sur pied par la Ville en 2022 a fait cette recommandation après avoir étudié plusieurs autres options, dont la capture et la relocalisation.
« Ça représente des enjeux en matière de bien-être animal. Ce qu’on cherche à éviter, ce sont des stress intenses et chroniques causés par la captivité », a expliqué Jean-Pierre Tremblay, professeur au Centre d’étude de la forêt de l’Université Laval et membre du comité scientifique et technique.
Cette annonce survient quelques mois après celle de la Ville de Longueuil qui procédera finalement à l’abattage d’une centaine de bêtes cet automne après une saga judiciaire de quatre ans qui est allée jusqu’en Cour d’appel.
Le dossier avait provoqué une levée de boucliers dans cette ville de la Rive-Sud, où les mairesses Sylvie Parent et Catherine Fournier ont reçu des menaces de mort.
BASÉ SUR LA SCIENCE
Dans un communiqué diffusé hier, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, salue la « décision courageuse, basée sur la science » de la Ville de Montréal.
La Ville de Longueuil annonce d’ailleurs qu’elle privilégiera finalement l’arme à air comprimé plutôt que l’arbalète comme méthode d’intervention, « plus adaptée que l’arme à feu traditionnelle dans un milieu comme le parc Michel-Chartrand, situé à proximité de résidences ».
La Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) avait quant à elle opté pour l’arme à feu pour abattre près de 400 bêtes dans les parcs nationaux des Îles-de-Boucherville et du Mont-SaintBruno cet automne.