Le Journal de Montreal

Qui du Canadien ou des Leafs gagnera une Coupe Stanley en premier ?

- Marc.defoy@quebecorme­dia.com

Ça se passe souvent comme ça quand une équipe joue sans les services de l’un de ses meilleurs joueurs. Ses coéquipier­s mettent les bouchées doubles pour atténuer les effets de son absence.

Les Leafs ont fait le coup aux Bruins en l’absence d’Auston Matthews, hier soir, à Boston. Acculés au mur, ils ont joué comme ils devaient le faire. Ils ont puisé au fond de leur énergie pour prolonger la série. On doit leur accorder le mérite qui leur revient.

Mais ils ne sont pas sortis de l’auberge pour autant. Les Bruins pourraient très bien aller chercher la victoire qui leur manque, demain soir, à Toronto.

Je les ai choisis pour remporter la série en six matchs et je pense toujours que ce sera le cas.

Les Leafs nous ont habitués à exceller en saison régulière et à disparaîtr­e rapidement dans les séries. Je ne pense pas que ce sera différent cette année.

Les Leafs se dirigent vers une sixième éliminatio­n au premier tour en huit ans. L’an dernier, ils avaient écarté le Lightning de Tampa Bay lors de la ronde initiale avant de s’incliner devant les Panthers de la Floride. Lors du tournoi de la COVID, en 2020, ils s’étaient avoués vaincus par les Blue Jackets de Columbus en ronde de qualificat­ion pour les séries.

AU 3e RANG DEPUIS 2016-17

Seulement ça pour une équipe qui vient au troisième rang de la Ligue nationale tant pour les victoires (356) que pour le pourcentag­e de points récoltés (,636) depuis la campagne 2016-2017, saison où elle a commencé à s’affirmer comme une des meilleures formations de la Ligue nationale en saison régulière.

Les Leafs ne sont précédés que par le Lightning, qui a remporté la Coupe Stanley deux fois en trois participat­ions à la finale au cours de cette période, et les Bruins, qui ont atteint la finale une fois.

Fait à souligner, ces derniers ne sont pas allés plus loin qu’au deuxième tour (trois fois) lors des six autres saisons de cette séquence.

Êtes-vous prêts maintenant pour une question ?

Qui des Leafs ou du Canadien remportera la Coupe Stanley en premier ?

Le Tricolore a déjà réussi ce que les Leafs n’ont pas fait en commençant à reconstrui­re par la défense. Le hockey de la LNH a beau être devenu plus offensif ces dernières années, la conquête d’un championna­t passe par une bonne défensive.

Les Oilers d’Edmonton ont peut-être fait un premier pas dans cette direction en protégeant une avance de 1 à 0 à partir du milieu de la rencontre qui les opposait aux Kings, dimanche soir, à Los Angeles.

Après quatre matchs, ils viennent au cinquième rang au chapitre de la moyenne de buts accordés (2,50). Plus ils s’appliquero­nt à bien jouer collective­ment en défense, plus ils auront des chances de mettre la main sur la coupe.

En offensive, le Canadien tire de l’arrière par quelques longueurs sur les Leafs, on s’entend. Il s’agit de voir de combien de temps il aura besoin pour combler l’écart.

Devant le filet, le duo Montembeau­lt-Primeau n’a rien à enlever au tandem des Leafs formé d’Ilya Samsonov et Joseph Woll.

ON SAURA DANS TROIS ANS

Vous allez dire que les comparaiso­ns et les projection­s ne sont pas des garanties de victoire et vous avez bien raison. Vous allez ajouter qu’une reconstruc­tion n’est pas garante d’un succès assuré et vous visez encore juste.

C’est une question de jugement, une question de feeling.

Il faudra encore trois ans pour évaluer le travail de Kent Hughes et de Jeff Gorton.

Dans les cas de Brendan Shanahan, de Brad Treliving et de Sheldon Keefe, le jugement dernier viendra peut-être après la série contre les Bruins.

Shanahan en est à sa 10e saison au poste de président des opérations hockey des Leafs. Treliving en est à sa première année dans les fonctions de directeur général, tandis que Keefe remplit le rôle d’entraîneur-chef depuis cinq ans.

Avant la saison, Keefe s’est vu gratifier d’une prolongati­on de contrat de deux ans commençant la saison prochaine.

Pourrait-il être épargné ?

Il ne faut jurer de rien avec une organisati­on qui roule sur l’or et qui, depuis le début d’avril, mise sur un nouveau président en la personne de Keith Pelley. Selon les informatio­ns qui circulent, la nouvelle tête dirigeante de Maple Leafs Sports and Entertainm­ent (MLSE) ne connaissai­t personnell­ement aucun dirigeant des Leafs avant son arrivée.

Voilà qui pourrait changer des choses.

ÉQUIPE DYSFONCTIO­NNELLE

Mais pour le moment, les Leafs ne s’en vont nulle part. Le modèle ne fonctionne pas.

Samedi dernier, la télévision nous a montré William Nylander faire des remontranc­es à Mitch Marner. Il lui a dit d’arrêter de pleurniche­r et qu’il n’était plus dans le junior.

C’est symptomati­que de cette équipe. Plusieurs de ses joueurs n’ont pas ce qu’il faut pour jouer dans les séries. John Tavares et Auston Matthews, qui sont censés être les meneurs des Leafs, semblent manquer de leadership.

Ça prend des guerriers qui vont au combat à la vie, à la mort. Les séries, ce n’est pas une affaire d’argent, puisque les joueurs perçoivent leurs salaires en saison régulière.

Les séries, c’est une question d’honneur.

Mais, comme le Canadien, les Leafs ont la chance de compter sur des partisans en or. Bon an, mal an, les amateurs remplissen­t les gradins du Scotiabank Arena avec l’espoir d’y voir parader un jour la coupe Stanley, ce qui, pour plusieurs d’entre eux, serait une première dans leur vie.

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PHOTO AFP Malgré que les Maple Leafs comptent plusieurs joueurs vedettes dans leurs rangs, tels John Tavares (91) et Mitch Marner (16), ils semblent incapables de connaître du succès en séries éliminatoi­res.

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