Victime de sa grande générosité
Une Montréalaise de 42 ans aurait été tuée mardi par une nouvelle collègue de travail qu’elle hébergeait
La générosité d’une mère de famille lui aurait vraisemblablement coûté la vie, elle qui aurait été tuée mardi soir dans son appartement à Montréal par sa nouvelle collègue de travail qu’elle hébergeait.
« C’est vraiment triste parce que Jo-Anne a juste aidé quelqu’un et elle en a payé le prix avec sa vie. Elle était tellement une bonne personne, toujours là pour les autres », a laissé tomber Roberto Di Re, désemparé, au bout du fil.
Son amie Jo-Anne Patry, 42 ans, a été retrouvée sans vie mardi soir avec la gorge tranchée dans son logement du quartier Pointe-aux-Trembles, situé sur la rue Versailles.
Préscilla Fournier-Tobal, âgée de 29 ans, a brièvement comparu par téléphone hier après-midi au palais de justice de Montréal pour une accusation de meurtre non prémédité.
Elle se trouvait toujours dans un hôpital psychiatrique.
PASUNBON FEELING
La mère d’une jeune fille hébergeait depuis peu l’accusée, selon Roberto Di Re, qui a déjà été en couple avec la victime. Les deux femmes ont travaillé à son bar, sur la rue Jean-Talon. L’accusée venait à peine d’y être embauchée il y a quelques semaines qu’il l’avait déjà remerciée.
« Je lui avais dit que ce n’était pas une bonne idée [de l’héberger]. Je lui ai dit : “Je sais comment tu es, tu veux aider tout le monde, mais je n’ai pas un bon feeling ”»,a expliqué le propriétaire de l’établissement.
Les comportements de Préscilla Fournier-Tobal étaient si anormaux et troublants que Jo-Anne Patry songeait à lui demander de partir au cours du week-end, a appris Le Journal.
« Elle a juste aidé la mauvaise personne », a ajouté Roberto Di Re avec la gorge serrée.
Jo-Anne Patry travaillait dans son bar les samedis pour lui donner un coup de main. Sur place, une serveuse a raconté au Journal que tous les clients l’adoraient.
« Ce n’est pas la première fois qu’elle voulait aider quelqu’un », a également souligné celle qui a préféré ne pas s’identifier.
« Tout le monde venait pour la voir », explique à son tour M. Di Re. Le vrai emploi de la victime était agente de bureau pour la Ville de Montréal.
UN INCENDIE DANS SON LOGEMENT
Au départ, les pompiers ont été dépêchés à son logement vers 19 h pour un début d’incendie. À l’intérieur, ils ont trouvé le corps inanimé de la quadragénaire sans se douter qu’elle avait été victime d’un meurtre.
C’est au moment de pratiquer les manoeuvres de réanimation, à l’extérieur de l’immeuble, que les intervenants d’urgence ont remarqué que son corps présentait des marques évidentes de violence.
Son décès a été constaté sur place.
SANS ANTÉCÉDENTS JUDICIAIRES
Fournier-Tobal, qui est sans antécédents judiciaires, se trouvait également sur place à l’arrivée des services d’urgence.
Des voisins ont raconté qu’elle était sortie de l’immeuble en panique, les cheveux détrempés comme si elle venait de prendre sa douche, en criant que le feu était pris à l’intérieur. Préscilla Fournier-Tobal a d’abord été rencontrée comme un témoin important dans l’enquête avant de finalement être accusée de meurtre et d’avoir causé un incendie.