Le Journal de Montreal

Ils ne sont pas prêts à lever le camp

Les manifestan­ts pro-Palestine sur le terrain à McGill sont déterminés à rester après le rejet d’une injonction

- ANOUK LEBEL ET MICHAËL NGUYEN – Avec Nicolas Lachance et Clara Loiseau

Les manifestan­ts du campement propalesti­nien établi sur le campus de l’Université McGill sont déterminés à rester après que l’injonction leur interdisan­t de manifester a été rejetée par la Cour supérieure, hier.

« C’est fantastiqu­e. Ça réaffirme pourquoi nous sommes ici, pour revendique­r une Palestine libre », a réagi Sascha Robson, une étudiante de McGill qui campe depuis samedi.

« Nous avons l’intention de rester tant que McGill ne va pas retirer ses investisse­ments liés à Israël », a renchéri Leila Khaled, une étudiante palestinie­nne qui manifeste aussi jour et nuit depuis le jour 1.

La Cour supérieure venait de trancher sur l’idée que le campement ne pourrait pas être démantelé par une injonction des tribunaux.

PAS D’URGENCE, DIT LE TRIBUNAL

« La demande en injonction est rejetée faute de démonstrat­ion d’une urgence », lit-on dans la décision de la juge Chantal Massé, rendue hier matin au palais de justice de Montréal.

Le tribunal a ainsi répondu à la demande de deux étudiants, qui réclamaien­t une injonction afin d’empêcher les militants propalesti­niens de manifester à moins de 100 mètres de n’importe quel bâtiment de l’université anglophone. En raison de l’emplacemen­t du campement, dans les faits, cela provoquera­it son démantèlem­ent.

Les deux étudiants accusaient les manifestan­ts d’avoir créé un climat « dangereux, hostile et violent ».

Malgré le rejet de la demande d’injonction, les manifestan­ts n’excluaient pas une interventi­on de la police.

« On est en état d’alerte à longueur de journée et à longueur de nuit », a déclaré Ari Nahman, porte-parole de Voix juives indépendan­tes.

MCGILL DEMANDE LE DÉMANTÈLEM­ENT

« Le campement doit être démantelé sans délai, et c’est là une demande non négociable », a toutefois fait savoir le recteur et vice-chancelier, Deep Saini, dans un message envoyé à la communauté universita­ire et transmis au Journal hier.

« Personne – et encore moins des gens ne faisant pas partie de notre communauté universita­ire – n’a le droit d’ériger un campement sur la propriété de l’Université, y compris sur son terrain », écrit-il, ajoutant que l’Université continue de collaborer avec la police.

Si les manifestan­ts quittent les lieux, il s’engage toutefois à créer un forum pour discuter des demandes.

La police de Montréal a indiqué continuer « d’évaluer les avenues possibles pour la suite, en préconisan­t un dénouement pacifique », disant être au fait de l’injonction rejetée et être en train d’analyser « soigneusem­ent le contenu de la décision rendue ».

« Il faut faire la différence entre l’injonction demandée et la position de l’Université McGill. […] Ce campement-là, selon les politiques internes de l’Université, n’est pas autorisé », a pour sa part déclaré hier la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, Pascale Déry.

Quant à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, elle affirme faire confiance au SPVM pour agir avec « diligence », « avec les gens qui sont là et qui sont pacifistes ».

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Les manifestan­ts propalesti­niens ont été encouragés par le rejet d’une injonction hier, mais ils se préparent tout de même à résister en cas d’interventi­on policière.
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PHOTO ANOUK LEBEL Deux manifestan­tes, Leila Khaled et Sascha Robson, se sont enlacées de joie lorsqu’elles ont appris que l’injonction avait été refusée.

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