Un 1er juillet chaotique est anticipé
Montréal lance une campagne pour rejoindre les ménages vulnérables qui risquent de devoir se reloger
La Ville de Montréal se sent prête à affronter la date fatidique du
1er juillet qui arrive dans deux mois, elle qui s’attend à avoir jusqu’à 15 % de plus de demandes d’aide au relogement que l’an dernier.
« Le nombre de demandes [d’aide au relogement] augmente d’année en année. En 2019, 350 personnes avaient fait appel au service et en 2023, c’est environ 900 personnes », a indiqué la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en conférence de presse hier.
Et cette année encore, les prévisions laissent présager un 1er juillet difficile pour de nombreux locataires puisque Montréal se prépare à voir une augmentation de 10 % à 15 % des appels pour de l’aide au relogement.
Déjà, entre le 1er janvier et le 23 avril 2024, 176 demandes d’aide au relogement ont été recensées à l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), mandatée par la Ville de Montréal pour soutenir les locataires vulnérables. De ce nombre, 13 ménages ont nécessité un hébergement temporaire, selon les données dévoilées mercredi.
« PRÊT À FAIRE FACE »
Valérie Plante affirme que les équipes sont sur le pied de grue pour répondre à tous ceux qui en auront besoin, notamment pour se loger temporairement ou entreposer leurs meubles.
« On est prêt à faire face au 1er juillet pour soutenir les personnes qui ne trouveraient pas chaussure à leur pied et trouver un logement qui réponde à leur besoin et à leur budget », a affirmé Valérie Plante.
« On ne veut laisser personne à la rue, c’est l’objectif », assure-t-elle.
CAMPAGNE MULTILINGUE
Pour sensibiliser le plus grand nombre de locataires, la Ville de Montréal compte donc sur une nouvelle campagne de sensibilisation diffusée en six langues sur plusieurs plateformes, en plus d’une campagne d’affichage dans les commerces locaux et les organismes en sécurité alimentaire.
Par ailleurs, la mairesse Plante est claire : il faut faire plus.
« Ces aides d’urgence ne sont pas soutenables sur le long terme et rappellent l’importance de continuer d’accélérer la construction et de faciliter l’accès à un toit abordable », martèle-t-elle.
Pour sa part, l’Opposition officielle
estime que l’annonce de la mairesse Plante est inquiétante.
« Ensemble Montréal voit mal comment la Ville de Montréal compte pouvoir aider jusqu’à 15 % de locataires de plus qu’en 2023, sans augmenter son budget total dédié à l’Opération 1er juillet » qui est de 3,5 millions de dollars, indique par courriel Aref Salem.
Ce dernier estime par ailleurs que Montréal devrait se doter d’une banque de logements dont le bail pourrait être cédé aux citoyens devant être relogés de façon urgente, ajoute-t-il.
Depuis 2020, à Montréal, environ 880 demandes d’aide au relogement ont été reçues par an et plus d’une centaine de ménages ont été hébergés, chaque année.